P-au-P, 1er déc. 2014 [AlterPresse] --- A la veille de la journée mondiale (1er décembre), consacrée à la sensibilisation sur la lutte contre le Syndrome immuno-déficitaire acquis (Sida), plus d’une centaine de jeunes, issus de plusieurs milieux, ont marché, le dimanche 30 novembre, sous l’égide de quatre organisations nationales et internationales, a observé AlterPresse.
« Arriver au niveau zéro : zéro nouvelle infection par le Vih, zéro discrimination et zéro décès lié au Sida » est le thème retenu pour l’année 2014.
La marche a démarré dans les locaux de l’établissement scolaire américain Union School, sur la route de Juvénat (Canapé vert), à Pétionville, pour s’acheminer à proximité de la place Saint-Pierre (Pétionville), où un stand a été aménagé par les organisateurs dans la perspective de délivrer un message symbolique.
Tout au long de cette marche, qui a failli se transformer en défilé carnavalesque, des jeunes ont scandé à l’unisson des slogans contre la maladie du Sida, à l’instar de mwen p ap bay, mwen p ap pran.
Sur les pancartes, étaient aussi inscrits Teke fren w pou Sida pa frennen w, Pou sa, m ap toujou met kapot ( « L’amour n’a pas de frontière, mais le Sida n’a qu’une frontière, c’est le préservatif. Savoir s’en servir, c’est déjà agir », en Français).
Les jeunes ont distribué des préservatifs à des milliers de personnes, curieux et passants, circulant dans l’aire de Pétionville.
De concert avec la Croix-Rouge haïtienne et le Ministère de la santé publique (Mspp), la fondation Caris - une organisation non-gouvernementale, impliquée dans les soins pour Orphelins et Enfants vulnérables, dont ceux infectés et affectés par le Vih-Sida - inscrit cette marche dans la perspective de sensibiliser le public, en général, sur le Vih/Sida et de favoriser une prise de conscience sur un sujet qui mérite de rester d’actualité.
« La violence récente, à l’égard des membres de la communauté homosexuelle, en est la triste preuve. Le silence n’est pas un luxe que nous pouvons nous permettre. Aujourd’hui, nous avons décidé de marcher en l’honneur de nos défunts et pour les milliers d’orphelins, et pour ceux qui continuent à se battre contre le Vih/Sida », argue la Dre. Sylvie Boisson, directrice des services de santé pédiatrique à la Fondation Caris en Haïti.
Il faut souligner la victoire de la diminution de la transmission du virus de la mère à l’enfant, relève Dre. Sylvie Boisson.
Ce taux de transmission était très élevé, atteignant 30% à 45%.
Désormais, dès qu’une mère est dépistée positive, le traitement est initié et la mère est suivie de très près. L’accouchement en milieu hospitalier est recommandé, et le personnel médical s’assure que le nouveau-né reçoit les médicaments adéquats.
« Le milieu hospitalier a pu réussir à diminuer, de 45% à moins de 7 %, le taux de transmission. Il y a à peine 11 ans, lors de la conférence annuelle sur le Sida, organisée par les Nations Unies, près de trois cent mille personnes vivaient avec le Vih et le taux de séroprévalence - au sein de la population adulte - avait atteint la côte alarmante de 5.5% », souligne Dre. Boisson, parlant d’Haiti.
Les dernières statistiques, datant de 2013, font état d’une séroprévalence de 1.8 %, trois fois moins qu’il y a 11 ans, et de 150 mille personnes vivant avec la maladie, soit deux fois moins.
Cependant, en dépit de progrès notoires, en ce qui a trait au dépistage du Vih, à la mise sous traitement antirétroviral et à la prévention de la transmission mère-enfant, Haïti demeure l’un des pays les plus touchés par le fléau dans la région caribéenne. [jep kft rc apr 1er/12/2014 15:10]