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Haïti-Politique : Martelly forme une commission consultative présidentielle, après 2 mois de « consultations » sectorielles

En recherche d’une solution à la crise préélectorale

P-au-P, 28 nov. 2014 [AlterPresse] --- Quatre ans après le premier tour, contesté, des dernières élections (dimanche 28 novembre 2010) tenues en Haïti, la présidence haïtienne décide de former, dans la soirée de ce vendredi 28 novembre 2014, une commission consultative, en vue de formuler des recommandations pour une sortie de crise préélectorale.

Cette commission présidentielle consultative de 11 membres a un délai de 8 jours (jusqu’au 5 décembre 2014) pour faire ses propositions de synthèse des recommandations, issues des consultations « présidentielles » sectorielles (sans pourparlers avec l’opposition politique), conduites du 22 septembre au 24 novembre 2014 par le président Joseph Michel Martelly.

Toujours est-il que les recommandations, faites par les représentantes et représentants des institutions, associations et groupes consultés par Martelly, recèlent beaucoup de contradictions.

« Le pays est divisé », admet Martelly, qui déclare se référer à des « personnalités crédibles » pour lui apporter des propositions de sortie de crise préélectorale, après réunion en conseil des ministres du gouvernement de Laurent Salvador Lamothe.

Martelly annonce, pour une date non déterminée, une décision à partir des recommandations, qui seront soumises par la commission présidentielle consultative de 11 membres.

Des ressources humaines, matérielles et logistiques seront mises à disposition, à travers le secrétariat de la présidence, indique un arrêté lu, dans la soirée du 28 novembre 2014, par le « fameux » ministre de la communication, Rudy Hériveaux, qui a récemment traité de « cafards » les membres de l’opposition politique.

Une autre démonstration, dans les rues, est convoquée par les membres de l’opposition politique pour le samedi 29 novembre 2014, après celles des 28 et 25 novembre dispersées par la Police nationale d’Haïti (Pnh) aux abords des ruines du palais présidentiel, au Champ de Mars, principale place publique de la capitale.

En plus de la libération des prisonniers politiques (plus d’une vingtaine incarcérés sur base d’arguties juridiques), l’opposition projette de renouveler sa demande de démission de Martelly.

La nouvelle commission présidentielle consultative de 11 membres comprend seulement 1 femme, l’éducatrice Odette Roy Fombrun, trois représentants d’église (Mgr. Patrick Aris de l’église catholique romaine, Pasteur Chavannes Jeune des cultes réformés et Mgr. Ogé Beauvoir de l’église catholique anglicane) – mais aucun délégué du secteur vodou -, un juriste Gérard Gourgue (qui a fait partie du Conseil national de gouvernement / Cng, à la chute du dictateur Jean-Claude Duvalier / Baby Doc, le vendredi 7 février 1986), 3 dirigeants politiques (l’ancien maire Evans Paul, les anciens sénateurs Rony Mondestin et Gabriel Fortuné ; ce dernier a occupé le poste, pendant quelques mois, de délégué de Martelly dans le Sud), un homme d’affaires Réginald Boulos, un syndicaliste Paul Loulou Chéry, un dirigeant paysan (Charles Suffrard, qui était responsable de Koze pèp, un regroupement paysan proche du président René Garcia Préval, entre 1996 et 2001). [rc apr 28/11/2014 21:00]