P-au-P, 25 nov. 2014 [AlterPresse] --- Une nouvelle fois, la branche radicale de l’opposition politique et populaire n’a pas pu arriver à manifester devant les ruines du palais présidentiel à Port-au-Prince, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Le mouvement de rue du 25 novembre 2014 a encore buté contre un important dispositif policier au niveau du Champ de Mars, principale place publique de la capitale, où se trouvent les ruines du palais présidentiel détruit dans le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Les revendications sont toujours les mêmes : libération des « prisonniers politiques », départ sans condition du président de la république Joseph Michel Martelly et de son premier ministre, Laurent Salvador Lamothe.
Les sept tours (des ruines) du palais prévus, le message de la victoire - annoncé par André Fadot, du Mouvement national de l’opposition populaire (Monop) - n’ont pas eu lieu ce mardi 25 novembre 2014.
Protestations, murmures, grognes, tentatives désespérées, déclarations fracassantes des manifestants ... la nouvelle manifestation de l’opposition, le mardi 25 novembre 2014, s’est arrêtée près de la tour 2004, plus proche, en tout cas, du palais que la dernière fois.
« Nous arriverons, au moment opportun, devant le palais et demanderons la clé à Martelly. Nous avançons à petit pas. Rendez-vous sur le bitume la prochaine fois. Nous n’avons pas peur », martèle un manifestant, frustré.
Partie des ruines de l’Eglise St Jean Bosco de Port-au-Prince, la foule a grossi, à mesure qu’elle parcourait les quartiers et les rues.
Au niveau du quartier 32, dans la commune de Delmas - où la dernière manifestation de l’opposition, le mardi 18 novembre 2014, a essuyé des tirs et des jets de pierres faisant des blessés - les agents de la police nationale d’Haïti (Pnh) ont passé les corridors au peigne fin sous les cris de « Policiers, assumez vos responsabilités » d’une foule motivée.
Au moins 4 blessés ont été enregistrés lors du dernier mouvement de rues de l’opposition, le mardi 18 novembre 2014.
Ayant participé à cette dernière manifestation, le beau-frère du président de la république, Charles St-Rémy dit Kiko, a accusé le premier ministre Lamothe de mettre la justice haïtienne sous coupe réglée et de chercher à éliminer ses opposants politiques.
Des voix se sont élevées pour appeler à la prudence face à cette « infiltration », dans l’opposition, du camp tèt kale pour régler des « problèmes de famille mafieuse ».
L’opposition politique se donne rendez-vous les vendredi 28 et samedi 29 novembre 2014 pour de nouvelles manifestations. [efd kft rc apr 25/11/2014 15:05]