P-au-P, 25 nov. 2014 [AlterPresse] --- Alors que le président Joseph Michel Martelly annonce, pour bientôt, une synthèse des consultations politiques, entamées depuis le 22 septembre 2014, dans la perspective de trouver la meilleure formule pour aboutir à des élections dans le pays, des membres de l’opposition politique continuent d’appeler à la mobilisation générale en vue de renverser l’actuelle administration politique.
Cette synthèse, la présidence l’avait annoncée pour le mardi 18 novembre 2014, avant que Martelly rétropédale, en niant avoir parlé de ce délai.
La résolution de cette crise préélectorale, qui dure depuis un peu plus de trois ans (depuis 2011), qui serait déjà écrite, se trouverait sur le bureau de la présidence.
Martelly a déclaré à la presse que « ce [qu’il] va dire à la population est déjà là ».
Les grandes lignes de cette synthèse devraient être présentées au cours de cette semaine.
Martelly se dit ouvert à une rencontre avec le président du grand corps, Dieusseul Simon Desras, sur la crise préélectorale, bien avant de présenter sa synthèse à la nation.
Martelly indique, en même temps, qu’il est prêt à avancer, alors qu’il ne s’est toujours pas entretenu avec les différents protagonistes de l’opposition.
La déclaration de Michel Martelly survient après une pléiade de rencontres avec presque tous les secteurs de la vie nationale, notamment des journalistes, des organisations de partis politiques, des organisations religieuses et vodouisantes, des organisations de la société civile, des organisations de droits humains, des responsables d’associations de femmes et d’organisations paysannes.
Diverses propositions contradictoires et divergentes ont été présentées à la présidence, en vue de résoudre la crise préélectorale.
Trois invitations de Michel Martelly ont été boudées par cinq partis d’opposition, refusant catégoriquement de prendre part à ce qui est considéré, par eux, comme une « mascarade politique ».
Joint au téléphone par AlterPresse, Me André Michel, l’un des fers de lance de l’opposition démocratique, affirme que « le président Michel Martelly n’a pas rencontré les vrais acteurs de la bataille politique. Le groupe des six entités de l’opposition politique et les six sénateurs de l’opposition maintiennent leur position ».
Pour Me André Michel, il n’y a pas eu de consultations, ni de discussions.
« Aujourd’hui, les vrais acteurs sont dans les rues, voulant renverser Martelly. Il y a des préalables à toutes négociations. D’abord, la libération des prisonniers politiques, l’arrêt des persécutions politiques. A l’heure actuelle, j’ai deux mandats d’amener contre moi. Une quarantaine de militants de groupes de base sont en prison. Ce qui rend tout à fait inacceptable de se réunir avec Michel Martelly », renchérit-il.
Des mobilisations anti-Martelly doivent avoir lieu cette semaine.
La première a lieu ce mardi 25 novembre 2014.
L’opposition démocratique vise la démission de l’administration actuelle, la mise en place d’un gouvernement provisoire, d’un conseil électoral suivant l’article 289 de la Constitution, afin d’engager le pays sur la voix d’élections générales le plus vite possible, fait savoir Me. Michel.
Abondant dans le même sens, le sénateur Jean Charles Moïse estime que « le président Michel Martelly n’a qu’un seul choix, celui de démissionner ».
L’article 285-5, qui donnait au président la prérogative de diriger par décret, a été abrogé par l’amendement de la Constitution de 1987, soutient le sénateur Moïse.
Haïti risque de devenir ingouvernable au deuxième lundi (12 janvier) du mois de janvier 2015, craignent des spécialistes.
Entre-temps, les chances d’avoir des éléctions en 2014, comme promis par le président, ont disparu, aucune entente n’est encore trouvée pour éviter un vide institutionnel dans moins de deux mois. [jep kft rc apr 25/11/2014 14 :45]