P-au-P, 25 nov. 2014 [AlterPresse] --- Le président Joseph Michel Martelly appelle à l’unité, organise des consultations politiques, dans une perspective d’évitement d’un chaos, annoncé ou programmé pour le 12 janvier 2015.
La sortie de Rudy Hériveaux, ministre de la communication - « recruté » au terme des discussions politiques de mars 2014 à l’hôtel El Rancho - traitant les membres de l’opposition de « cafards », rajoute à la colère dans le camp des adversaires du pouvoir.
Le mardi 18 novembre 2014, le sang a coulé sur le macadam, à l’occasion d’un mouvement de protestation antigouvernementale.
Dans l’intervallle, les membres du Conseil électoral provisoire (Cep) participent à des rencontres d’échanges à l’étranger, reçoivent des visites d’ambassadeurs. Pourtant, il n’y a pas encore de date fixée pour la tenue (en 2015) des prochaines élections.
Manifestation au vinaigre rouge pour l’opposition
A l’occasion du 211e anniversaire de la bataille de Vertières, le mardi 18 novembre 2014, la manifestation de l’opposition haïtienne a été interrompue dans le sang, au niveau du quartier 32 dans la commune de Delmas. Des tirs d’armes à feu et des jets de pierres, attribués aux partisans du pouvoir, ont forcé les manifestants à rebrousser chemin.
Au moins 4 blessés ont été enregistrés.
Le commissaire du gouvernement a.i., près le tribunal civil de Port-au-Prince, a accusé le député Arnel Belizaire d’avoir ouvert le feu sur les manifestants. Accusation, rejetée d’un revers de main par plusieurs témoins et le concerné qui, s’est lui-même, présenté au parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, le même jour.
Des dirigeants de l’opposition font état d’une déclaration préméditée contre le parlementaire.
Alors que l’opposition était dans les rues et comptait ses blessés, Martelly n’a fait que déposer une gerbe de fleurs aux pieds du monument, dédié aux héros de Vertières au Cap-Haïtien. Pas de cérémonie officielle.
Prudence par rapport à la présence du beau-frère de Martelly à la manifestation du 18 novembre
La présence de Charles (alias Kiko) Saint-Rémy, beau-frère de Martelly, à la manifestation antigouvernementale, le mardi 18 novembre 2014, n’a pas été bien accueillie par la plupart des figures de l’opposition.
Charles Saint-Rémy dit avoir participé au mouvement de protestation pour dénoncer le premier ministre Laurent Lamothe, qui tiendrait le système judiciaire en coupe réglée et commanditerait l’arrestation ou la liquidation des opposants.
C’est une stratégie du pouvoir pour desserrer l’étau autour de Martelly et offrir Lamothe en holocauste, assimile le député Sadrac Dieudonné, quant à la présence du frère de Sophia Saint-Rémy (épouse de Michel Martelly) à la manifestation antigouvernementale du 18 novembre 2014.
André Michel et Newton St-Juste, deux avocats connus pour leur position anti-Martelly, invitent l’opposition à la prudence et à éviter de s’associer aux règlements de compte entre membres de cartels de la drogue.
L’opposition politique doit se distancier d’un représentant du clan mafieux, proche de la base Galil et impliqué dans le kidnapping, avertit Pierre Espérance du réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Des conseillers électoraux en Equateur
Une délégation du Conseil électoral provisoire - composée de la vice-présidente Chantale Raymond, des conseillères et conseillers Margarette Girault Saint-Louis, Applys Félix, Yolette Mengual, Léopold Berlanger - a laissé la République d’Haïti en direction de l’Equateur, le samedi 22 novembre 2014, en vue de participer à un atelier d’échange d’expériences, du 24 au 28 novembre 2014.
Le directeur exécutif, Mosler Georges, celui du registre électoral, Philippe Augustin et celui des opérations électorales, Honorat Lemaire, font aussi partie de la délégation du Cep.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la coopération entre le Conseil national électoral de l’Equateur et le Cep haïtien.
Début octobre 2014, un accord a été sign, dans cette perspective, entre les présidents des deux structures électorales.
Seront abordées, en Equateur, entre les deux organismes, des questions relatives au contentieux électoral, à la logistique électorale, à la sécurité intégrale des processus électoraux et au mécanisme de sécurité dans les documents électoraux.
Sur le chapitre des élections, l’ambassadrice du Canada en Haïti, Paula Caldwell St-Onge, a rendu visite au Cep pour s’enquérir de l’avancement du processus et de l’aide que son pays y apportera.
Lutter contre le choléra dans les prisons en Haïti
Environ 5,800 détenus de 16 centres carcéraux du pays bénéficieront de la campagne de vaccination contre la propagation du choléra, que lance le comité international de la Croix-Rouge (Cicr), en collaboration avec le ministère de la justice, notamment.
Cette campagne durera deux semaines.
« Le Cicr avait déjà apporté une aide d’urgence aux détenus de la prison civile de Port-au-Prince, où une flambée de choléra avait éclaté à la mi-octobre (2014) », rappelle un communiqué du Cicr. [efd kft rc apr 25/11/2014 12:50]