P-au-P, 21 nov. 2014 [AlterPresse] --- Le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) signale la lenteur du processus de livraison des papiers, dans le cadre du plan dominicain de régularisation des migrants sans papiers, dans un document transmis aux médias ce 21 novembre 2014.
Des migrants « se disent bernés » par le système.
Certains attendent, depuis 4 mois (juillet 2014), les documents promis, alors que les responsables dominicains évoquaient un délai de 45 jours, affirme la plateforme Garr.
« En plus de la lenteur, critiquée dans l’analyse des dossiers, la fiche émanant des autorités dominicaines ne garantit pas à son possesseur un aboutissement favorable à sa régularisation, ni la protection contre le désir altéré, des autorités migratoires dominicaines, de poursuivre avec les rapatriements illégaux », dénonce la plateforme Garr.
La plateforme relève des cas de personnes, qui sont tout de même rapatriées, bien qu’elles aient postulé pour leur régularisation.
Initié le lundi 2 juin 2014 par un processus d’inscriptions, le plan national de régularisation des étrangers en situation irrégulière, en République Dominicaine (Pnre) comprend deux grandes phases.
La phase d’implémentation a démarré le 1er décembre 2013 et a pris fin le 31 mai 2014.
Le 2 juin 2014, l’Etat dominicain a commencé la deuxième phase, qui devrait prendre fin le 31 mai 2015.
Près de 458 mille 233 migrantes et migrants seraient d’ascendance haïtienne, suivant une enquête du registre national des statistiques dominicaines.
Un chiffre, qui représente 87.34% de la population immigrante résidant en territoire dominicain.
Le plan de régularisation viserait à offrir, aux personnes en situation irrégulière, une sorte de cartes de résidence pour fonctionner normalement, pour travailler et faire du commerce en territoire voisin d’Haïti.
Les pièces, requises pour cette inscription, sont les cartes d’identité, des passeports valides, des pièces justifiant que la personne vit sur le territoire, telles que pièces de travail et autres.
Depuis le lancement du plan, la plateforme Garr ne cesse point d’alerter sur diverses anomalies enregistrées, telles des exigences démesurées dans la fourniture des documents, un trop court délai imparti et l’inaccessibilité pour la majorité des migrantes et migrants haïtiens.
Parallèlement, les rapatriements se poursuivent.
Dans certains cas, la fiche, prouvant que le migrant a entamé le processus de régularisation, est déchirée.
Une autre crainte concerne l’accueil par l’Etat haïtien de Dominicains, rendus apatrides suite à l’arrêt 168-13 du 23 septembre 2013.
En fonction du « très très faible pourcentage » d’étrangers régularisés jusqu’ici, le Pnre « tend vers l’échec », signalait, à AlterPresse, en septembre 2014, Jean-Baptiste Azolin, coordonnateur de la plateforme Garr. [kft rc apr 21/11/2014 12:40]