Depuis quelques semaines, des banderoles, placées dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince, annoncent une campagne nationale d’assainissement intitulée « yon kay, yon twalèt », dans le cadre de la journée mondiale des toilettes, le 19 novembre. Rien ne filtre sur les tenants et aboutissants de ladite campagne, dans laquelle est impliquée la Direction nationale d’eau potable et d’assainissement (Dinepa). Ce qui est certain, c’est qu’une mauvaise gestion d’excréta risque de charrier des complications d’ordre environnemental et sanitaire. En plus de la transmission du choléra, la gestion malsaine suscite la circulation des mouches, vectrices de nombreuses maladies, la croissance de cafards, des rats, etc.
Enquête [1 de 2]
P-au-P, 19 nov. 2014 [Ayiti Kale Je / AlterPresse] --- Le système d’assainissement en Haïti accuse un retard par rapport à la couverture moyenne, observée dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, selon un document du ministère haïtien de la santé et de la population (Mspp), consulté par Ayiti kale je (Akj).
L’accès à l’eau potable, le système de collecte des eaux usées, la gestion des déchets et des excréta constituaient déjà des défis majeurs, bien avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui a fait plus de 300 mille morts et fait exploser davantage la situation.
Dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, concentrant au moins 2 millions de personnes, moins de 30% des Haïtiennes et Haïtiens étaient desservis par le service municipal d’eau. Moins de 50% avaient accès à des toilettes.
En 2014, une personne sur deux en Haïti n’aurait pas accès à un système d’assainissement adéquat.
Dans les zones rurales, seulement 18% des Haïtiennes et Haïtiens bénéficient d’un assainissement amélioré, estime l’Office de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’Organisation des Nations unies (Onu), dans un document rendu public fin août 2014.
« Haïti est le seul pays [dans le monde entier], dont la couverture d’assainissement a chuté pendant la dernière décennie », a reconnu Dr. Rishi Rattan, membre de Physician for Haïti, une association de médecins et d’autres professionnels de santé, basée à Boston (Etats-Unis d’Amérique) et travaillant de concert avec Zanmi Lasante et d’autres organisations en Haïti.
La gestion problématique des excréta
La gestion des excréta, un des aspects clés à prendre en compte dans l’assainissement et dans la perspective de prévention de la propagation du choléra [1], ne semble pas préoccuper les institutions nationales.
Il n’est un secret pour personne que, dans certains quartiers de la zone métropolitaine ainsi que dans le reste du pays, des riverains font leurs besoins à même le sol.
Très souvent, des sachets (en plastique) de matières fécales sont jetés çà et là, sur des piles d’immondices, dans les marchés publics d’approvisionnement en produits alimentaires.
Des espaces vides, remplis d’ordures, d’amas d’eaux puantes, sont transformés en des latrines à ciel ouvert.
Il n’est pas rare de trouver, en marchant dans la rue, une assiette en styrofoam ou un sachet (en plastique) noir rempli de matières fécales. Parfois, les excréta, placés dans des sachets en plastique, sont largués, en toute désinvolture…, empruntant divers chemins, pour se retrouver, à la surprise générale, dans des endroits inattendus et inappropriés.
De même, il est possible, en longeant une rue, de tomber sur des sacs de matières fécales, abandonnés par des vidangeurs [2], surpris par la lueur du jour.
Que dire des centaines de milliers de latrines, construites dans des sols (des spécialistes s’inquiètent des conséquences irrémédiables possibles dans la plaine du Cul de Sac, au nord de Port-au-Prince, et dans la plaine de Léogane, au sud de la capitale), où la nappe phréatique est menacée de pollution.
40% des Haïtiennes et Haïtiens pratiquent la défécation à ciel ouvert, estime Ocha.
Outre la zone métropolitaine de la capitale, le problème (ou l’absence criante) de latrines se révèle flagrant en province (bourgs, sections communales, villages, localités, quartiers, habitations, zones).
Non sensibilisées sur les questions d’assainissement, de nombreuses familles, quoique pourvues de moyens financiers, ne jugent pas nécessaire d’aménager des latrines dans leurs espaces de vie.
Une situation récurrente, depuis plusieurs dizaines d’années !
Dans les années 1990, un programme spécial de construction de latrines était en cours en Haïti, dans le cadre d’un financement de la Banque mondiale (Bm). Les résultats de cette démarche, en termes de disponibilité de latrines sur le territoire national, ne sont pas connus.
« De nos jours, on a 50 à 52% de personnes vivant en milieu rural, qui n’ont pas un endroit pour faire leurs besoins physiologiques. Ce qui veut dire qu’elles se rendent dans les jardins, dans les galets, au bord des sources d’eau et dans les bois », constatait, en 2013, Edwige Petit, responsable de l’assainissement à la Dinepa dans une interview à Ayiti kale je.
« L’une des raisons majeures, c’est qu’il manque d’accompagnement, en ce sens. Premièrement, ils ignorent qu’ils font quelque chose de mal. Deuxièmement, ils ne voient pas la nécessité de le faire autrement », continue-t-elle.
Patricia Giraldo, responsable de communication, en 2013, à l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (Aecid), un des partenaires de la Dinepa, est du même avis.
« Nous savons que la couverture en assainissement est très faible au niveau rural. Il nous faut donc passer, dans certaines localités, de 20% de couverture à 90-100%. Donc, nous avons un défi énorme à relever », déclare Giraldo.
Personne ne souhaiterait faire, à même le sol, ses besoins physiologiques.
Le problème se pose au niveau de l’accès aux toilettes.
D’autres priorités de l’existence prennent le dessus sur la nécessité de construire des latrines, dans un pays où la majorité des habitantes et habitants vivent avec moins de deux dollars américains par jour (US $ 1.00 = 47.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui).
Faire connaissance avec les bayakou
Ayiti kale je a essayé de trouver, en vain, un vidangeur (un bayakou), le type de personnes qui, généralement, nettoient les latrines des personnes dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans d’autres grandes villes.
Acteurs importants dans la gestion des excréta à travers le pays, les bayakou sont très méprisés, oubliés et laissés pour compte.
Ils sont parfois appelés « bayakou informel » par rapport aux compagnies privées de vidange, appelées généralement « bayakou formel ».
Les bayakou travaillent dans des conditions difficiles.
Trainant sur une brouette (trois) barils (drums) contenant les excréments, ils jettent les excrétas n’importe où, même dans les mangroves des zones côtières et dans des bosquets.
Ils s’excluent de la communauté, voire refusent de participer à des séances de formation que certaines organisations mettent en place à leur intention.
Leur activité économique étant dévalorisée, ils refusent de s’exposer au grand jour. L’appellation bayakou, pour eux, représente une injure.
Ce qui fait qu’ils ne s’identifient pas au travail qu’ils font, ni ne veulent que les gens les reconnaissent comme tel. Certaines fois, ils se font appeler plombiers, fossoyeurs, ou s’inventent d’autres métiers, comme cireurs de chaussures.
Ces rudes travailleurs exécutent leurs taches dans de mauvaises conditions hygiéniques, sans cache nez, ni gants ni masques.
Il est facile de reconnaître une maison fraichement nettoyée, à cause de l’odeur nauséabonde en forte propagation, des matières jetées tout près, ou des pailles utilisées pour masquer les traces.
Certains estiment que ce n’est pas par méchanceté que les bayakou jettent n’importe où les excrétas, mais, de préférence, par manque de choix. En plus de l’absence de site légal de proximité, ils ne bénéficieraient d’aucun accompagnement.
Où jeter les excréta ?
Avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010, il n’existait aucun site légal pour vider les excrétas. Grâce aux travaux de la Dinepa, il existe, depuis 2011, deux nouveaux sites de décharge et de traitement d’excrétas.
Un premier centre de vidange, non fonctionnel en novembre 2014, se trouve non loin de Titanyen, en face du nouveau parc olympique de l’espoir (à l’angle de la route menant vers la grande agglomération de Cité Soleil et de la route nationale No. 1).
Un autre centre de vidange, qui reçoit aujourd’hui des tonnes d’excrétas quotidiennement, est placé à Morne à Cabris (au nord-est de la capitale, pas trop loin du centre de vidange de la nationale No. 1).
Ils sont conçus pour recevoir, chacun, un volume de 500 m3 d’excréta, sortis des fosses septiques et latrines.
L’agence gouvernementale Dinepa envisagerait de construire 18 à 20 autres centres de vidange sur le territoire national. Le coût total serait de 159 millions de dollars américains.
Jusqu’au mois de novembre 2014, la Dinepa a débuté la construction de trois autres centres de vidange : à Saint-Marc (département de l’Artibonite), aux Cayes (Sud) et à Limonade (Nord).
Inauguré en septembre 2011, le centre de traitement d’excrétas à Morne à Cabris (à date les opérations de traitement d’excrétas, pour la production de gaz et autres, n’ont pas encore commencé), a coûté 2,5 millions de dollars américains.
L’installation « a la capacité de traiter 500 mètres cubes d’excrétas par jour, soit l’équivalent de ce que produiraient 500 mille personnes », d’après la Dinepa.
En 2013, les excréments n’arrivaient pas au centre de vidange de Morne à Cabris, dont les portes étaient verrouillées.
Le manque de financement ainsi que le peu de revenus, générés des entreprises privées de camionnage d’excréments, figureraient parmi les raisons évoquées de la suspension des opérations, en 2013, au centre de vidange à Morne à Cabris.
En 2014, le centre de vidange à Morne à Cabris reçoit les chargements d’excréta, amenés par les bayakou informels et formels. Cependant, les opérations de traitement (pour la production de gaz…) n’ont pas encore commencé à date (novembre 2014).
Parallèlement, la Dinepa est confrontée à la présence de détritus dans les matières fécales, du fait que certaines familles utilisent les latrines comme poubelles.
« Nous sommes passés de 10 à 20% de détritus, dans les récipients, à 70 à 80 % », explique Edwige Petit.
« La station n’était pas conçue pour des détritus. Elle devait traiter de l’eau et de la matière fécale. Nos bassins ont été bloqués par ces détritus », a-t-elle ajouté.
Par conséquent, en novembre 2014, il n’existe, pour les 27,750 kilomètres carrés de territoire en Haïti, qu’un seul site, où sont amenés les excréta pour traitement.
Dans le plan de lutte contre le choléra, dont a pris connaissance Ayiti kale je, il est prévu la construction d’une station de traitement des excréta pour chacune des dix principales villes du pays (Port-au-Prince, Cap-Haïtien, Cayes, Gonaïves, Jacmel, Port-de-Paix, Miragoane, Jérémie, Hinche, Fort Liberté).
Choléra versus excréta ?
Dans la majeure partie des cas, les excréta, retirés des latrines et d’autres toilettes, n’arriveraient pas dans le site officiel de traitement, selon les informations disponibles.
Ils sont déversés dans les égouts et dans la mer.
Tel est le cas, généralement, pour les vidangeurs travaillant toujours la nuit.
Les mauvaises pratiques liées à la défécation, l’hygiène et le déversement à l’emporte-pièce des excréta peuvent grandement contribuer à la diffusion du vibrio cholerae. D’où le risque de perpétuation du choléra en Haïti, lié aux modes de disposition et de gestion des excréta.
La réduction du nombre de cas de choléra, pour 2014, serait de plus de 80% par rapport à 2013, selon l’Onu.
Les défis, en termes d’assainissement en Haïti, expliqueraient le fait qu’Haïti continue à être l’un des pays les plus touchés par l’épidémie de choléra dans le monde, en dépit d’une réduction considérable de l’incidence de la maladie.
L’ampleur de l’épidémie de choléra a mis à nu les grandes faiblesses qui caractérisent le système sanitaire, depuis des dizaines de décennies, en Haïti.
8,621 personnes sont mortes du choléra, du 20 octobre 2010 au 4 octobre 2014.
Cette maladie pourrait devenir endémique dans ce pays des Caraïbes, malgré un plan de lutte enclenché contre la maladie depuis 2013.
Pour cette même période, 708,425 cas de choléra ont été répertoriés dans le pays, pour 397,637 hospitalisés.
33 décès ont été enregistrés parmi 1,800 cas (vus), de personnes infectées du choléra pour le mois de septembre 2014.
Ce qui constitue un taux de létalité de 1.83%, selon des chiffres communiqués par le ministère haïtien de la santé.
Pour l’année 2014, les institutions humanitaires et l’Etat prévoyaient d’enregistrer 45 mille cas de choléra.
Quatre départements (l’Ouest, l’Artibonite, le Centre et le Nord) sont les plus à risque de transmission du choléra.
C’est une évidence : l’assainissement traditionnel semble poser problème.
Pour pallier les dommages, des spécialistes recommandent l’assainissement écologique, un système qui valorise l’excréta humain dans la perspective de le transformer en un produit fini, qui est le compost.
Quelles alternatives à l’assainissement traditionnel ?
L’organisation Sustainable organic integrated livelihoods (Soil), basée aux Etats-Unis d’Amérique et travaillant en Haïti dans le domaine de l’assainissement écologique, traite et transforme les excréments humains en compost.
Le produit peut être utilisé comme engrais, soutient Soil.
Pour recueillir les matières fécales, l’organisation place des toilettes spéciales pour les personnes et les institutions qui acceptent de payer une somme déterminée pour assurer la collecte des matières, toutes les deux semaines, par une camionnette spéciale.
« L’assainissement écologique suscite une valorisation de l’excréta. Cela permet d’avoir une autre idée sur la gestion de l’excréta et de mieux faire, au niveau des techniques de construction des toilettes », reconnaît Baudelaire Magloire, directeur de sanitation à Soil.
« S’il y avait un bon système d’assainissement, nous n’aurions pas connu la situation que nous vivons actuellement avec le choléra », observe Magloire.
Pour être couronné de succès, tout système d’assainissement écologique devrait marcher de pair avec la sensibilisation et la formation.
« Dès qu’une majorité de personnes est sensibilisée et formée, même si l’on se trouve dans l’incapacité de construire des toilettes à leur profit, elles sauront comment mieux utiliser les toilettes et mieux les gérer », anticipe Soil.
« Si on ne travaille pas pour avoir un bon système d’assainissement dans ce pays, on risque de perdre Haïti, au point de vue environnemental et sanitaire ».
Face à l’insouciance et l’indifférence, chez les institutions nationales, affichant de la désinvolture dans différents domaines, notamment en ce qui a trait aux questions environnementales, la question se pose de savoir dans quelle mesure sera effectif un changement réel de comportement en ce qui concerne la gestion des excréta en Haïti.
Le plan d’élimination du choléra 2013-2022
En février 2012, le gouvernement d’Haïti a lancé le Plan national pour l’élimination du choléra, un plan stratégique de 10 ans soulignant combien les activités d’eau, de santé, de surveillance épidémiologique et d’assainissement, sont nécessaires pour assurer l’élimination du choléra et d’autres maladies sur l’Ile d’Haïti.
« Il y a tout ce qu’il faut, dans ce plan, pour parvenir à l’éradication de l’épidémie dans le pays », indique Donald François, un cadre du Mspp qui affirme avoir participé dans l’élaboration de ce plan.
« Ce plan va au-delà de la lutte contre le choléra. Parce que, si on l’applique à la lettre et dans tous ses aspects, l’image du pays pourrait changer. Ainsi, n’aurait-on plus certaines maladies, dont celles hydriques, qui font partie des 20 maladies tuant le plus d’Haïtiens ».
Le plan vise à éliminer le choléra sur l’Ile d’Haïti, à travers un soutien technique et financier de la communauté internationale et une coordination haïtiano-dominicaine.
En particulier, le Plan national pour l’élimination du choléra souhaite limiter la transmission du choléra, c’est-à-dire réduire l’incidence de 3 à 0.5%, en améliorant l’accès à l’eau à au moins 85% de la population, à l’assainissement, à l’hygiène et aux structures de santé pour 80-90% de la population haïtienne.
Toute élimination de la maladie passe par l’interruption de la transmission, selon le plan de lutte contre ce qui représente l’une des plus grandes épidémies de l’histoire moderne.
Six objectifs spécifiques, à atteindre à court terme (2013-2015), moyen terme (2017) et à long terme (2022), sont assignés au dit plan.
Les actions de court terme doivent être dirigées sur la prévention de la transmission du choléra, d’une personne à une autre.
Sur deux ans (2013-2015), le plan opérationnel compte sur 443 millions de dollars pour réduire l’incidence du choléra. Le volet assainissement coûtera plus de 467 millions de dollars américains, durant la période considérée.
Sur un montant de 2,220,022,500.00 dollars américains pour éliminer le choléra en Haïti, 269, 660,000.00 iront au Mspp ; 1,577,362,500.00 à la Dinepa et 373, 000, 000.00 aux ministères de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), des travaux publics, transports et communications (Mtptc).
Le hic, c’est que les fonds manquent pour la mise en œuvre du plan.
Les promesses peinent à être honorées. Une infime quantité de financement a été trouvée à date.
Pourtant, un tollé médiatique a été fait autour du lancement de ce vaste plan.
Pour éviter d’être à court de fonds durant les prochaines années, les principaux bailleurs de fonds - qui financent le plan de lutte contre le choléra en Haïti - se sont réunis, le jeudi 9 octobre 2014, à Washington (Etats-Unis d’Amérique) pour discuter et lever des fonds nécessaires pour la continuité de l’implémentation dudit plan. [3]
Dans quelle mesure les contributions - attendues, mais non garanties - de bailleurs de fonds internationaux, sont-elles susceptibles de favoriser la mise en ouvre du plan de lutte contre le choléra, visant à répondre à la problématique d’assainissement en Haïti ?
[A suivre]
[akj apr 19/11/2014 18:00]
Ayiti Kale Je » (http://www.ayitikaleje.org/) est un partenariat établi entre AlterPresse (http://www.alterpresse.org/), la Société d’Animation et de communication sociale (Saks -http://www.saks-haiti.org/), le Réseau des femmes animatrices des radios communautaires haïtiennes (Refraka), les radios communautaires et des étudiants de la Faculté des sciences humaines (Fasch)/Université d’État d’Haïti (Ueh).
[1] L’épidémie de choléra est apparue à la mi-octobre 2010 en Haïti, à partir d’une base népalaise de la Mission des Nations unies en Haïti (Minustah), ont confirmé plusieurs études scientifiques.
[2] Les vidangeurs portent le nom de bayakou en Haïti. Des années 1970 à date, les bayakou s’organisent pour travailler la nuit, en faisant la vidange des latrines, sur commande. Le lendemain matin, les locataires d’une maison constatent tout simplement que le nettoyage d’une latrine a été fait par des hommes, dont la valeur des travaux accomplis est souvent mal comprise, voire sous-estimée.
[3] Ont pris part à cette rencontre, organisée sous l’égide de la Banque mondiale et à la demande de l’Onu, le premier ministre haïtien Laurent Lamothe, la ministre de la santé Dre. Florence Duperval Guillaume, celle de l’économie et des finances Marie Carmelle Jean-Marie, le gouverneur de la Banque centrale d’Haïti Charles Castel du responsable de la Dinepa, Bénito Dumay, ainsi que le président (depuis le 1er juillet 2012) du groupe de la Banque mondiale, le médecin américains d’origine sudcoréenne Jim Yong Kim et le secrétaire général (depuis le 1er janvier 2007) de l’Onu, le Sudcoréen Ban Ki Moon.