P-au-P, 20 nov. 2014 [AlterPresse] --- Le Réseau Sud-Est de défense des droits humains (Rsdh) appelle à des mesures administratives contre les policiers impliqués dans des actes d’agression contre des journalistes, dans une lettre ouverte adressée à la direction départementale de la police nationale d’Haïti (Pnh).
Dans cette lettre, datée du 17 novembre, le Réseau dénonce l’agression contre la correspondante d’AlterPresse dans le Sud-Est, Gerdy Jérémie, par les policiers Alex Céus alias Aly et Jean Daniel Erickson, tout en déplorant qu’ils continuent de poursuivre leurs activités.
Le réseau demande qu’ils soient mis à la disposition de la justice pour un procès pénal et appelle la police à conduire une enquête sur d’autres cas d’agression perpétrés par des agents dans la zone.
L’agression contre Gerdy Jérémie est survenue dans un contexte où des rumeurs d’assassinats contre les journalistes Philogène Fritzner (Radio Express), Santo Lamitié (Radio RTDH), Joanel François (Radio Ozana FM) ak Irane Samdi (Radio Hispaniola FM) circulaient, affirme le reseau.
« Il existe une menace visible contre la liberté de la presse dans le Sud-Est. C’est l’occasion pour la police de protéger et servir tous les propriétaires de médias, journalistes, et autres personnels médiatiques dans leur travail, pour éviter que ces menaces ne soient appliquées », souligne le Rsdh.
De janvier à novembre 2014, Alex Ceus l’un des agresseurs de Gerdy Jérémie a été impliqué dans trois cas de violences sur des civils.
En tout, depuis aout 2013, le Reseau a relevé 5 cas de bastonnades impliquant des agents de l’Unité départementale de maintien de l’ordre (Udmo) contre notamment des journalistes et étudiants.
Le Rsdh appelle en outre à un meilleur contrôle des policiers dans le département du Sud-Est, car certains se plaisent à faire campagne aux cotés de politiciens alors que des commissariats souffrent de sous-effectif.
L’agression contre Gerdy Jérémie a provoqué une vague d’indignation dans plusieurs secteurs. L’une des dernières réactions vient du Mouvement des femmes de l’organisation du peuple en lutte (Mfopl).
Cette section du parti politique condamne vivement cet acte tout en souhaitant que la justice tranche l’affaire.
Une plainte a été déposée devant un tribunal correctionnel contre les deux policiers. [kft gp apr 20/11/2014 09:25]