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Haïti-Environnement : Cri d’alarme concernant la Forêt des pins

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Correspondance Ethzard Cassagnol

Fonds-Verrettes 25 nov. 2014 [AlterPresse] --- Des habitants de Fonds-Verrettes (Ouest) se plaignent de l’abattage des pins et de l’extension continuelle des exploitations agricoles à la Forêt des pins (une zone en principe réservée, dans le département de l’Ouest, qui devrait être mieux protégée), selon les témoignages recueillis sur place par AlterPresse.

« Jadis très boisée, la zone avoisinant Gros Cheval (localité de Fonds-Verrettes) à Montagne La Selle ressemble aujourd’hui à un désert », se désole Ronel Occélus, habitant de Gros Cheval.

Durant la période actuelle de plantation de carottes, les terres couvertes de pins sont attaquées avec une plus grande voracité.

« Venus s’installer à Morne La Selle, près de Gros Cheval, des individus, issus de Peyi Pouri(localité de Ganthier) abattent les pins sur des pentes très raides, déjà érodées, pour avoir des terres agricoles », rapporte un autre habitant de Gros Cheval.

Certaines personnes abattent tout simplement les pins, d’autres mettent le feu aux pins, pendant que l’élevage libre achève de faire des dégâts.

Une fois les pins arrachés et les terres brûlées, place est faite pour des cultures maraîchères, dont les récoltes laissent les sols vulnérables, accélérant ainsi l’érosion.

« Une forte partie des sols à la Forêt des pins ne peut pas produire aujourd’hui, à cause de l’infertilité provoquée par l’érosion. Dans le cas où aucun frein n’est mis immédiatement à l’extension des terres agricoles à la Forêt des pins, il n’y aura point de pins ni de terres en très peu de temps », analyse Olbert Joseph, habitant d’Oriani, autre localité de Fonds-Verrettes.

L’arrivée, à Peyi Pouri, de personnes, en provenance d’autres localités, est massive.

La Montagne La Selle est prise d’assaut. Les terres agricoles s’élargissent.

Dans des zones d’Oriani, aux alentours du bourg de la Forêt des pins, les incendies se multiplient, au même rythme que les constructions anarchiques de maisons.

A Boukan Chat, des gens s’accaparent des terres consacrées aux cultures maraîchères. La saison de plantation (de mars à octobre chaque année) de la carotte - une culture qui exige un minimum de ressources en eau - ne vient pas arranger la situation, mais tend à aggraver le déboisement à la Forêt des pins.

Ces pratiques, qui dessinent lentement la disparition de la Forêt des pins, sont d’autant plus inquiétantes, pour beaucoup d’habitants rencontrés, qu’elles ont signé la mort de plusieurs centaines de personnes à Mapou et Fonds-Verrettes dans des inondations spectaculaires en 2004. [ec kft rc apr 25/11/2014 1:30]