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Haïti-Reconstruction : Des victimes de démolition de maisons au centre de PAP réclament justice et réparation

P-au-P, 14 nov. 2014 [AlterPresse] --- Plusieurs familles victimes de démolition de maisons dans les rues du Champ-de-Mars, de la Réunion, Saint-Honoré, et de l’Enterrement (centre de la capitale Port-au-Prince) réclament justice et réparation aux autorités étatiques.

Les familles victimes dénoncent les actions arbitraires de déguerpissement forcé effectué le samedi 31 mai 2014 par l’administration Martelly/Lamothe dans ce périmètre déclaré d’utilité publique après le tremblement de terre de janvier 2010.

« Malgré toutes nos interventions dans la presse et à travers des sit-in organisés, les autorités font la sourde oreille », déplore le coordonnateur général du Regroupement des citoyens et citoyennes du centre-ville contre le déguerpissement forcé (Rcccdf), Jean Joseph Louicher, lors d’une conférence de presse le 11 novembre 2014.

Il condamne la répression, propagande et corruption de l’équipe au pouvoir qui foule au pied, selon lui, les droits humains.

Plusieurs familles déguerpies qui se retrouvent, jusqu’à présent, sans domicile dorment dans les rues, dans des camionnettes stationnées et dans des endroits situés aux abords du pénitencier national et du palais de justice, rapporte t-il, lors de cette conférence à laquelle à assisté l’agence en ligne AlterPresse.

« Ma situation s’est aggravée après mon expulsion, je suis allée me réfugier chez une tante pour passer quelques jours malgré son mauvais comportement à mon endroit », se plaint, l’air désolée, une locataire, mère d’une fillette de trois ans dont l’écolage peine, dit-elle, à être payé.

Cette ancienne commerçante, installée autrefois à la rue de la réunion, affirme être incapable à présent de subvenir aux besoins de sa famille depuis l’arrêt de son petit commerce suite à son expulsion précipitée dans la zone.

« Je n’ai même pas eu le temps de jouir de l’affermage de la maison, payé le 19 février dernier », regrette-t-elle, appelant les responsables concernées à venir en aide aux victimes les plus vulnérables.

Le coordonnateur général du Rcccdf appelle, de son côté, les personnes de bonne foi à permettre aux familles victimes de trouver un endroit décent pour se loger à l’abri de la pluie.

Un sit-in est était prévu pour le 14 novembre devant le ministère de la justice et de la sécurité publique pour continuer d’exiger justice et réparation pour les familles victimes des destructions de maisons au centre-ville.

Les victimes réclament des logements décents et demandent « aux organisations de droits humains et à la communauté internationale de prendre leurs responsabilités parce que cet acte criminel ne doit pas rester impuni ».

En juillet 2014, sur 213 propriétaires ayant acheminé leurs dossiers, plus d’une cinquantaine avaient reçu leur indemnisation dans le cadre du processus d’expropriation au centre-ville où des centaines de maisons ont été détruites.

Les autres dossiers présentaient des irrégularités liées à des problèmes de nom et de certificat d’arpentage, avaient indiqué les autorités concernées. [emb kft gp apr 14/11/2014 11 :00]