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Haïti-Education : Nesmy Manigat fait des mécontents lors d’une inauguration à Belladère

Correspondance Shella Chauvette

Belladère, 12 nov. 2014 [AlterPresse] --- Très remontés contre le titulaire du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), Nesmy Manigat, des enseignants de Belladère continuent de réclamer le paiement d’arriérés de traitements.

« Si le ministère de l’Education Nationale veut qu’il y ait une éducation de qualité, il faut qu’il se penche sur la situation des professeurs, qui ont plusieurs mois d’arriérés de traitements. C’est impossible d’accepter cette situation » !, affirme Jonel Joseph, enseignant à Belladère.

Ces enseignants sont montés au creneau, le jeudi 6 novembre 2014, lors de l’inauguration du nouveau bâtiment du lycée Charlemagne Péralte à Belladère.

En cette même occasion, l’un des agents exécutifs intérimaires de Belladère, Hoslor Alcide, a demandé au Menfp de munir le lycée de matériels informatiques.

« Un laboratoire informatique adéquat va aider les élèves à agrandir leurs connaissances et les rendre plus performants », estime Alcide.

A Belladère, le passage de Nesmy Manigat a fait des gorges chaudes, en raison, surtout, de son discours évoquant le nombre d’enfants scolarisés gratuitement par le gouvernement.

Manigat s’est attiré des critiques en répétant le chiffre « polémique et controversé » de plus d’un million d’enfants (qui serait gratuitement scolarisés), sans cesse martelé par l’actuelle administration politique.

« Je ne comprends pas à quoi va aboutir cette propagande. A Belladère, ce sont les mêmes enfants, qui en avaient la possibilité, qui fréquentent les établissements scolaires et bénéficient de ce programme » se plaint Grégoire Durandisse, habitant de Belladere.

Les nombreux cas de fraudes, enregistrés dans la mise en oeuvre du programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (Psugo), ont fini par le décrédibiliser dans l’opinion en Haïti.

« J’ai trois enfants à l’école. C’est moi qui paie leur scolarité. Je ne comprends pas cette école gratuite », lache Ghislaine Pierre, une parente.

Le bâtiment tout neuf du lycée Charlemagne Péralte à Belladère a moins retenu l’attention que le discours de Nesmy Manigat.

Il comprend, pourtant, 6 salles de classes, de 4 mètres carrés chacune, un réfectoire, une salle de conférence, un terrain de basketball, une salle de laboratoire informatique.

Cette construction a été possible grâce à un financement du Japon, pour un montant de 38 millions de gourdes (US $ 1.00 = 47.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui). [sc kft rc apr 12/11/2014 3:35]