Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 12 nov. 2014 [AlterPresse] --- Alors qu’ils éteaient en route vers le principal centre hospitalier de Hinche, deux jeunes garcons ont succombé, le mercredi 5 novembre 2014, des suites de l’épidémie de choléra à Wangouman (une localité de la 3e section d’Aguahedionde rive droite, commune de Hinche), selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
Du lundi 3 au vendred 7 novembre 2014, près d’une vingtaine de personnes, dont des enfants de 8 à 10 ans, ont été admis au Centre de traitement de choléra (Ctc) à l’hôpital public Sainte Thérèse.
« Nombre de paysannes et de paysans sont décédés du choléra. Puisqu’ils ne sont pas morts à l’hôpital, tout le monde s’en fout. Leurs noms ne figurent pas sur la liste des victimes de la maladie », déplore le coordonnateur de l’association des paysans de la zone de Pain-Croix, Aliénès Saint-Jean.
Les habitantes et habitants de diverses localités vivent dans une situation très precaire : pas d’accès aux soins adéquats, ni à l’éducation ni aux informations.
L’état des routes est lamentable, ce qui constitue un handicap majeur pour le transport en ambulance.
Pour assurer le transport d’une personne malade vers le principal centre hospitalier de Hinche, il faut faire appel à un chauffeur de taxi-moto. De 50.00 gourdes (US $ 1.00 = 47.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) en temps normal, le tarif pratiqué varie entre 1,000.00 et 1,500.00 gourdes.
« Les malades, qui ne peuvent pas payer de tels frais, risquent de passer de vie à trépas », signale Aliénès Saint-Jean.
Il faut mettre deux heures de marche et quelques 30 minutes à moto pour parcourir la distance entre Hinche et Wangouman.
A l’hôpital public Sainte Thérèse, les patients débarquent quotidiennement.
Pour la journée du mercredi 5 novembre 2014, ont été recensées une quinzaine de personnes, atteintes de choléra et allongées sur les lits.
Le centre de traitement de choléra, à l’hôpital public Sainte Thérèse, reçoit quotidiennement entre 6 et 8 personnes. Dépendamment des conditions météorologiques, le nombre de malades peut augmenter ou diminuer.
« Il semblerait qu’un bon nombre de gens n’accordent aucune attention à la maladie de choléra », confie une infirmière à AlterPresse.
Par ailleurs, près d’une dizaine de personnes sont atteintes de la maladie du charbon à Savanette, dans le bas Plateau central, confirment, dans la matinée du 11 novembre 2014, deux agents de santé du Ministère de la santé publique et de la population (Mspp) à Hinche.
Avec de grosses blessures sur leurs corps, ces personnes, souffrant de la maladie du charbon, éprouvent beaucoup de douleur, indiquent à AlterPresse ces professionnels de santé, qui veulent garder l’anonymat.
« Les visages de ces malades de charbon sont méconnaissables », soulignent-ils.
Ces malades auraient consommé, début novembre 2014, de la viande d’une vache atteinte de la maladie du charbon, selon les informations disponibles. [ro kft rc apr 12/11/2014 2:45]