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Haïti-Minustah : Le retrait de l’Uruguay encore à l’ordre du jour

P-au-P, 12 nov. 2014 [AlterPresse] --- Le gouvernement uruguayen demeure en alerte vis-à-vis de la situation politique haïtienne et analyse de manière permanente le retrait éventuellement total et immédiat de son contingent présent au sein de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti(Minustah), selon les propos du sous-secrétaire uruguayen aux affaires étrangères, Luis Porto.

L’Uruguay retirera ses troupes si les délais démocratiques ne sont pas respectés en Haïti, indique le vice-chancelier sur le site de la présidence.

Le chef de l’Etat uruguayen, José Mujica, avait déjà donné 90 jours à son homologue haïtien Michel Martelly, en octobre 2013, pour qu’il complète le Senat, renouvelle les postes à la chambre basse ainsi qu’au niveau des collectivités territoriales. Ces élections prévues le 26 octobre dernier ont été reportées.

« Nous avons des doutes sur l’évolution de la situation politique » en Haïti, affirme le vice-chancelier uruguayen, Luis Porto.

Porto ajoute que si le processus démocratique entrepris dans le pays caribéen n’est pas respecté, le président uruguayen peut utiliser la latitude que lui confère la loi et retirer ses troupes de la Minustah.

Le mandat de la Minustah a été renouvelé d’un an en octobre dernier par le conseil de sécurité de l’Onu. Un retrait progressif à partir de mars 2015 est arrêté et une prochaine réduction des troupes doit avoir lieu après les élections présidentielles et l’installation d’un nouveau gouvernement dans le pays.

L’échéance 2015 est cruciale pour Haïti. A partir du 2e lundi de janvier, le parlement sera dysfonctionnel alors qu’un calendrier électoral n’est toujours pas établi. La possibilité pour le président de gouverner par décret attise des craintes et suspicions.

Le président Michel Martelly pour sa part a débuté des consultations avec plusieurs secteurs mais une partie l’opposition réclame des négociations. Fanmi Lavalas pour sa part se refuse à prendre part à ce type de pourparlers tout en souhaitant le départ du gouvernement de Laurent Lamothe et la libération de ses proches en prison. [kft apr 12/11/2014 00:10]