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Haïti-R.D. : Fonds-Verrettes, point de passage pour des migrants en quête d’une vie meilleure

Correspondance de Ethzard Cassagnol

Fonds-Verrettes, 12 nov. 2014 [AlterPresse] --- Pour de nombreux Haïtiens, la République Dominicaine demeure un Eldorado et Fonds-Verrettes (commune dans le département de l’Ouest) l’un des points de passage privilégiés.

D’octobre à début novembre 2014, plusieurs migrants haïtiens ont pris la direction de la frontière , selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.

La plupart des migrants se disent poussés par les mauvaises conditions de vie en Haïti.

« Je viens de Bainet (Sud-Est). Je vais en République Dominicaine à la recherche d’une vie meilleure. Une grande misère sévit à Bainet. J’ai perdu mes récoltes en mars 2014. Celles du mois d’août 2014 sont déjà fichues », déclare André Duré, habitant de Bainet (Sud-Est), rencontré dans la localité de Trois Marres (frontalière de Fonds-Verrettes).

La sécheresse et le manque d’engrais ont provoqué la colère de nombreux agriculteurs paysans dans la zone, dont les récoltes sont compromises.

« Pour sauver ma vie et ma famille, je pars en République Dominicaine à la recherche d’une activité qui me permettra d’avoir un moyen de survie », annonce Robert Pierre, un autre habitant de Bainet, questionné par AlterPresse dans la zone de Fonds-Verrettes.

Le voyage pour ces migrants n’est pas de tout repos. Les ressortissants Haïtiens sortent souvent victimes de violences, fréquentes sur la frontière avec la République Dominicaine.

« J’ai laissé la Dominicanie en septembre 2014, suite à une altercation avec plusieurs Dominicains. Mais, maintenant, je suis durement éprouvé. Je préfère y retourner contre moi-même, parce que je n’ai aucun moyen pour survivre », déclare Mario Bonheur, habitant de Petit-Goâve (Ouest), sur le point de traverser la frontière.

Les migrants, qui se dirigent vers la République Dominicaine, ne voyagent pas seuls.

Des buscones, ou passeurs, les accompagnent. Ils les font traverser la frontière certaines fois durant la nuit. Des jeunes filles sont, dans bien des cas, sexuellement abusées par ces passeurs, selon plusieurs témoignages recueillis par AlterPresse.

En 2010, au moins cinq migrants haïtiens sont morts dans un accident de circulation à la Forêt des Pins, lorsqu’ils avaient été contraints de rebrousser chemin sous la menace des soldats dominicains. [ec kft rc apr 12/11/2014 1:40]