P-au-P, 12 nov. 2014 [AlterPresse] --- Le ministère de l’agriculture des ressources naturelles et du développement rural (Marndr) annonce être sur le point de définir un programme spécial d’accompagnement des paysannes et paysans, victimes des dernières inondations dans le Nord et le Nord-Est, alors que le pays demeure vulnérable à de nouvelles montées d’eau, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Ces inondations ont causé d’importants dégâts dans l’agriculture.
Le Marndr indique avoir demandé aux directeurs départementaux de faire une évaluation précise.
Toutes les dispositions seront prises pour que « les jardins recommencent à fleurir », promet le ministère, affirmant que la coordination des actions de relèvement est confiée à l’ingénieur-agronome Vernet Joseph.
Dans le Nord, une dizaine de personnes mortes ont été dénombrées, en plus de maisons détruites et des cas de pillage.
Au lendemain des inondations, 5 mille 524 personnes se sont retrouvées dans des abris provisoires au Cap-Haïtien.
La plupart ont regagné leurs demeures depuis, mais d’autres sont sans abris et sans espoir de relogement. La distribution de l’aide à ces sinistrés a, de plus, suscité des critiques.
« Il y a eu, tout d’abord, la solidarité entre la population. Ensuite, je crois que [Michel Martelly] a distribué des marmites de riz et de pois. Mais, au fond, les vrais problèmes n’ont pas été touchés. Parce qu’en général ce qui suit ce genre d’inondations, ce sont des flambées épidémiques, diarrhées, maladies de la peau », explique le Sénateur du Nord, Westner Polycarpe, dénonçant une absence de prise en charge à ce niveau.
Médecin de formation, le Sénateur Polycarpe rapporte combien son dispensaire, situé dans le Nord, a reçu beaucoup de ces cas, depuis les inondations de début novembre 2014.
Haïti doit s’attendre à recevoir encore de grandes quantités d’averses durant la fin de l’année 2014, selon le Centre National de Météorologie.
Un front froid, situé sur la Floride, pourrait causer des pluies sur Haïti, cette semaine.
« Le problème, c’est que les gens ne réalisaient pas que le Nord était aussi vulnérable avant les inondations », relève le sénateur Westner Polycarpe.
« Jusqu’à présent, il y a des détritus, les canaux sont bouchés », déplore-t-il, ajoutant que le travail de prévention au niveau des infrastructures n’est « absolument pas » fait.
« On a l’impression, quand ce type d’inondations survient, que les gens de la protection civile et du ministère de l’intérieur attendaient que de l’argent soit débloqué. Je sais que Laurent Lamothe a annoncé le décaissement de 34 millions de gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 47.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui). Or, j’ai réalisé que la première dépense, dans cette somme, a été de favoriser le déplacement du gouvernement, du président et de son épouse dans le département, en leur payant des per diem », critique l’élu du Nord.
Précisant que sa seule carte, en tant que sénateur, serait de convoquer le premier ministre Laurent Lamothe sur l’utilisation des fonds, Polycarpe rappelle le dossier des 5 milliards de gourdes engagées durant la période d’Etat d’urgence décrété fin 2012.
Après s’être défilé à plusieurs reprises, Lamothe a finalement répondu aux questions du Sénat, en juin 2013, sans convaincre. [apr 12/11/2014 1:15]