Español English French Kwéyol

Haïti-Culture : Intérêt manifesté pour « Nuit blanche », en dépit du peu d’informations

P-au-P, 06 nov. 2014 [AlterPresse] --- Des participantes et participants à « Nuit blanche » ont manifesté leur intérêt pour cette initiative, malgré le manque d’informations au grand public.

La première « Nuit blanche », qui s’est déroulée sous la pluie à Port-au-Prince, le vendredi 31 octobre 2014, n’a pas attiré beaucoup de monde dans les espaces culturels choisis, a observé l’agence en ligne AlterPresse.

Des projections d’images ainsi que de films documentaires ont eu lieu, notamment, à la Fondation Connaissance et liberté (Fokal) et au Centre Culturel Brésil-Haïti (à Pétionville) devant un public assez réduit.

A la Bibliothèque nationale d’Haïti (Bnh), Dany Laferrière était en performance.

La pluie a empêché la réalisation de projections au Musée du panthéon national haïtien (Mupanah), indique un vigile à l’entrée de cet espace.

Les Ateliers des sculpteurs de la Grand’Rue, le Ministère de la Culture, l’Hôtel Oloffson, l’Institut Français d’Haïti (Ifh), la Place Saint-Pierre et la Place Boyer à Pétionville, la Place Jérémie à Port-au-Prince, sont, entre autres, les endroits qui devaient accueillir un tel événement.

« Il n’y a pas eu d’éclairage dans plusieurs sites, dédiés à l’événement, comme la tour 2004 et la Fokal », exprime, l’air déçu, une étudiante qui participait à l’événement.

De plus, la foule était peu nombreuse, malgré quelques timides projections à la Fokal, souligne-t-elle, déplorant l’absence de tentes pour faire face à la pluie.

Beaucoup de personnes n’étaient pas au courant de « Nuit blanche », regrette la participante qui dit souhaiter plus de planification, la prochaine fois.

Intérêt manifesté par le public, mais peu d’informations

Le public a, quand même, fait le déplacement pour visiter plusieurs lieux symboliques, comme la place Jérémie (Port-au-Prince), où il y avait une expérience de transports en commun gratuits, rapporte Dominique Batraville, écrivain et journaliste culturel, interviewé par AlterPresse, lors de l’événement.

« Le public haïtien ne connaît pas encore le sens de l’événement, mais il y a un intérêt », constate-t-il.

« C’est une bonne initiative qui mérite d’être renforcée », estime Batraville, appelant les organisatrices et organisateurs à mieux rendre disponible les informations au public, en ce qui concerne, surtout, la localisation des sites culturels choisis.

« Nuit blanche » peut redonner confiance à la population, dans les lieux symboliques de la ville de Port-au-Prince, au niveau de son architecture et sa reconstruction, espère Batraville.

Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre de magnitude 7.3, faisant plus de 200 mille morts, a détruit plusieurs quartiers dans la capitale Port-au-Prince.

La population a besoin de confiance pour reconstruire Port-au-Prince, notamment les lieux publics symboliques comme le palais national, fait savoir l’écrivain.

Cela permettra aussi de sensibiliser les gens sur leur appartenance à la communauté de Port-au-Prince, menacée par d’autres séismes, parce qu’il n’y a pas suffisamment de construction parasismiques.

Batraville souhaite la construction d’une meilleure ville et la conservation des maisons gingerbread (maisons en pain d’épices).

« Tant qu’il y a des êtres dans une ville, celle-ci peut respirer et se projeter vers l’avenir », affirme-t-il.

Initiative inédite dans les Caraïbes, la première « Nuit Blanche » du 31 octobre 2014 a accueilli une vingtaine de créateurs haïtiens et internationaux dans les espaces dynamiques, les institutions culturelles et les places publiques, pour présenter des installations ou des performances, et participer ainsi à la reconstruction de la capitale, selon les responsables de l’événement.

Ces créateurs ont proposé un voyage imaginaire à partir du thème « Utopies urbaines », en questionnant le devenir de Port-au-Prince, cette ville en reconstruction.

Scénographies urbaines, performances musicales et sonores, installations lumineuses, Dj, VJing, projections vidéo étaient au rendez-vous.

Port-au-Prince rejoint plus de 70 villes, dont Montréal, Ottawa, Belo Horizonte et Miami sur le continent américain, qui ont l’habitude d’organiser "Nuit blanche, representant un concept et un label international. [emb kft rc apr 06/10/2014 12:00]