P-au-P, 07 nov. 2014 [AlterPresse] --- Les élections législatives partielles, municipales et locales, annoncées unilatéralement pour le 26 octobre 2014 par le président Joseph Michel Martelly, ont dû être reportées, au terme d’un mois d’octobre marqué, surtout, par l’insécurité et la disparition de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier.
L’ex-dictateur a été emporté par un infarctus le samedi 4 octobre 2014.
Sur fond de protestation de plusieurs secteurs contre un hommage d’Etat à Duvalier, le pouvoir Martelly a hésité plusieurs jours, avant d’écarter toute célébration officielle.
Le président Joseph Michel Martelly et son premier ministre Laurent Salvador Lamothe effectuaient des voyages officiels, durant la semaine suivant le décès.
Ce mois d’octobre en a été chargé de ces voyages à l’étranger. Le président, son épouse et son premier ministre se rendent à Cuba. Puis, Martelly et son épouse s’envolent pour l’Allemagne et la France durant une semaine (du lundi 27 octobre au dimanche 2 novembre 2014).
A Cuba, les discussions tournent autour de la menace Ebola. Un plan régional voit le jour et Haïti a l’occasion de présenter le sien, qui, selon Martelly, n’aurait rien à envier aux autres.
Après Cuba, c’est au tour de l’Allemagne et de la France, où Martelly rencontre ses homologues et discute avec des hommes d’affaires.
L’intérêt est de « renforcer la coopération », mais ce second déplacement, en 2014 en Europe, fait couler beaucoup d’encre.
La veille du voyage controversé, le dimanche 26 octobre 2014, les élections législatives partielles devaient avoir lieu. Le président a dû prendre un arrêté pour rapporter celui, dans lequel il convoquait le peuple aux centres de vote.
Pendant que le Conseil électoral provisoire (Cep) a achevé le recrutement des membres de bureaux de vote, les infrastructures électorales ne sont pas en place.
Cartons rouges brandis à l’encontre de Michel Martelly, l’opposition gagne les rues, le dimanche 26 octobre 2014, pour les réclamer.
Bilan : deux des chefs de file du mouvement, Byron Odigé et Rony Timothée, sont arrêtés.
Ils rejoignent en prison 17 autres personnes, arrêtées le dimanche 17 octobre 2014, lors d’une autre manifestation de l’opposition.
A ce moment-là, d’ailleurs, la Police nationale d’Haïti (Pnh) a usé de grandes quantités de gaz lacrymogènes.
Le sénateur Jean-Charles Moïse en a été l’une des victimes et l’a fait savoir de manière un peu cavalière au chef de la police, Godson Orélus, à une audition au Sénat.
L’utilisation excessive du gaz lacrymogènes, par les agents de la Pnh à Petit- Goâve (à 68 km au sud de la capitale Port-au-Prince) soulève une vague d’indignation. Des écoliers sont touchés.
Dans cette commune, où l’agente exécutive intérimaire principale est contestée, un comité est mis en place, sous la coupole de l’Etat central, pour la gestion administrative et financière.
Alors que cela s’échauffe entre le pouvoir en place et l’opposition, la pluie revient sur Haïti après une longue période de sécheresse.
Le vendredi 31 octobre 2014, des averses importantes sont enregistrées sur plusieurs zones, dont Port-au-Prince.
L’événement « Nuit Blanche » se déroule sous la pluie, sans aucun succès.
Octobre a été aussi le mois de Artisanat en fête et de l’ouverture de la troisième édition de Fashion week à Pétionville.
Le mois, également, de l’opportunité pour les victimes du choléra de se faire entendre devant une cour à New York.
L’épidémie de choléra continue de faire des victimes. Durant les 4 premiers jours d’octobre, deux morts sont signalés.
Le gouvernement, qui se tourne plutôt vers la récolte de fonds pour financer son plan d’éradication nécessitant 310 millions de dollars (US $ 1.00 = 47.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes), obtient 52,5 millions de dollars d’engagements, lors d’une réunion à New York.
Mais, le gouvernement n’a pas de réponse claire pour contrer l’insécurité et rérablir la confiance dans les institutions, dans un contexte où la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) est, de nouveau, prolongée d’un an.
La Minustah est pourtant responsable de l’introduction du choléra dans le pays, selon plusieurs études scientifiques.
De 2004 à 2014, la mission onusienne n’a pas réussi à permettre le contrôle de certains points de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
A Gran Ravin (quartier au sud-est de Port-au-Prince), la passation de pouvoir au sein d’un gang s’est, à nouveau, déroulée par un assassinat.
Parallèlement, violées, battues, rançonnées quotidiennement, les Madan Sara du grand marché public Croix des Bossales, au Boulevard La Saline (à proximité du bord de mer de la capitale), ont été contraintes, le mercredi 22 octobre 2014, de quitter les lieux en catastrophe. Deux d’entre elles avaient déjà été victimes d’armes à feu, le mardi 14 octobre 2014. [kft rc apr 07/11/2014 1:45]