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Haïti-Minustah : Martelly entre complicité et soumission

P-au-P, 3 nov. 2014 [AlterPresse] --- Le retrait graduel de la force onusienne, appuyé par le président Michel Joseph Martelly, reflète une attitude totalement irresponsable, complice et soumise en ce qui concerne l’occupation militaire d’Haïti, estime Camille Chalmers, porte parole du parti politique Rasin Kan Pèp la.

Un retrait graduel de la force onusienne commence d’ici juin 2015, a rappelé Martelly lors de son interview à TV5 Monde/Radio France Internationale/Le Monde, diffusée le dimanche 2 novembre.

Pendant ces dix ans, l’occupation militaire de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) a apporté beaucoup d’assassinats, de destructions, de souffrances et de pleurs au pays, réagit Charlmers.

Martelly indique avoir proposé au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, d’attendre les élections présidentielles haïtiennes qui auront lieu en novembre 2015, de s’assurer de la sécurité dans le pays en cas de chaos avant d’effectuer le prochain retrait de soldats onusiens.

Le président a aussi applaudi le travail effectué par la force onusienne tout en soulignant l’importance de sa présence pour la préservation « des acquis de ces dix dernières années ».

Le chef d’Etat devrait être indigné par le bilan négatif de la Minustah pendant ces dix ans car son rôle est de protéger sa population, fustige le porte parole de Rasin Kan Pèp la.

« C’est une honte en tant que chef d’Etat d’avouer son incapacité à gérer la conjoncture électorale » en s’appuyant sur une force militaire d’occupation pour le faire, condamne t-il.

L’espace électoral et de souveraineté doit être géré par des acteurs haïtiens dans la transparence et le respect des différents acteurs dans la perspective de réalisation de bonnes élections sans exclusion, recommande Charlmers.

Le conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé le 14 octobre, à l’unanimité, la résolution 2180 qui proroge d’un an le mandat de la Minustah.

Des voix multiples se sont élevées contre toute prorogation du mandat de la Minustah, impliquée dans des actes de violation de droits humains, et responsable de l’introduction du choléra qui a déjà fait plus de 8 mille morts en 4 ans. [emb kft gp apr 3/10/2014 15 :30]