P-au-P, 05 nov. 2014 [AlterPresse] --- Le Conseil supérieur de la Police nationale (Cspn) a mis en place, le mercredi 29 octobre 2014, une commission spéciale devant réviser le statut particulier de la Police Nationale d’Haïti (Pnh), quelques mois après le plaidoyer de hauts gradés en faveur de la professionnalisation et de la modernisation de cette institution dans le pays, apprend AlterPresse.
« Cette commission a pour mission de renforcer le cadre normatif, réglementant la gestion des ressources humaines au sein de la Police nationale, afin de favoriser le développement personnel et professionnel de ses fonctionnaires », fait savoir une note du bureau du premier ministre Laurent Salvador Lamothe.
Ladite commission est formée de plusieurs hauts gradés de la Pnh.
Il s’agit de l’inspecteur général en chef Ralph Stanley Jean Brice, à titre de Président de la commission, et de l’inspecteur général Joseph Gaspard Hyppolite, assurant la fonction de Vice-Président.
Les autres personnalités, siégeant en qualité de membres, sont le commissaire divisionnaire Francène Moreau, Ludwig Anglade, le commissaire principal Frantz Lerebours, membre et rapporteur.
Deux places sont réservées pour un représentant du Bureau du secrétaire d’Etat à la sécurité publique, et un représentant de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti (Minustah), dont les noms n’ont pas été révélés.
Aucun terme de référence n’a été défini à cette dite commission, devant statuer sur le sort des milliers de policiers qui marchandent leur force de travail au sein de cette institution policière du pays.
Joint au téléphone par AlterPresse, le commissaire principal de la Pnh, et rapporteur de cette dite commission, Frantz Lerebours, n’a pas voulu faire de déclaration à la presse, pas avant de rencontrer les autres membres.
Pour sa part, le secrétaire exécutif de la Plateforme des organisations haïtienne de défense des droits humains (Pohdh), Antonal Mortimé, critique la pertinence d’une telle commission.
« Un policier est un fonctionnaire. Dans l’organigramme de la direction de la Police, il y a déjà une direction administrative et une direction des ressources humaines. De plus, il y a l’Office de management des ressources humaines (Omrh), ayant un droit de regard sur le fonctionnement de tous les employés de l’Etat », soutient-il.
Antonal Mortimé dit ne pas voir la pertinence d’une telle commission, à moins qu’ « ils veuillent faire autre chose, sans avouer leurs objectifs ».
La Pohdh tempête et insiste sur le fait que la police n’a pas un problème de commission, mais un problème d’application de la loi.
« Déjà, ils donnent des grades de manière irrégulière : de simples policiers sont gradués avec des grades d’agents 2 et de commissaires, alors que des policiers passent plus de six ans sans recevoir une promotion », signale-t-il.
Les policiers nationaux n’ont qu’un petit bâton en main, alors que d’autres sont des gardes du corps des officiels du gouvernement, munis d’armes de grands calibres.
L’effectif de la Police nationale d’Haïti est passé de 10 mille 106 à 11 mille 228 membres, avec la sortie de la 24e promotion.
La 25e promotion, en formation à l’école nationale de police, est composée de 1,144 aspirantes et aspirants policiers.
Récemment, la Pnh a encore écorné son image, en réprimant violemment des manifestations de l’opposition les vendredi 17 et dimanche 26 octobre 2014. [jep kft rc apr 05/11/2014 1:55]