P-au-P, 31 oct. 2014 [AlterPresse] --- Quatre organisations de promotion et de défense de droits humains appellent le président de la République française, François Hollande, à inscrire la question des droits humains dans l’agenda des discussions, programmées avec le président Joseph Michel Martelly, en fin de semaine, dans une lettre ouverte dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Martelly, qui a démarré une tournée européenne le lundi 27 octobre 2014, sera à Paris les 31 octobre et 1er novembre 2014 pour rencontrer François Hollande, mais aussi des hommes d’affaires français.
Dans une lettre ouverte en date du 30 octobre 2014, quatre organisations de défense de droits humains demandent à Hollande de se pencher sur certaines menaces aux libertés publiques, enregistrées en Haïti.
La France « doit exprimer ses inquiétudes » par rapport à « des menaces aux libertés publiques, à une dépendance de plus en plus marquée du pouvoir judiciaire et à une crise électorale qui perdure », selon les auteurs de la lettre.
Le Réseau national de défense de droits humains (Rnddh), la Fédération internationale des ligues des droits humains (Fidh) le Centre oecuménique des droits humains (Cedh) et la Ligue des droits humains (Lidh) épinglent les cas récents de brutalité policière, lors de deux manifestations de l’opposition les vendredi 17 et dimanche 26 octobre 2014.
Près d’une vingtaine de personnes ont été arrêtées.
Ces quatre organisations évoquent aussi un assujetissement du pouvoir judiciaire à l’exécutif.
Le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire(Cspj), Anel Alexis Joseph, reçoit des ordres du palais national et c’est l’Exécutif, révoquant des juges à tour de bras, qui fait la loi au sein de l’institution.
La France doit « prendre une position forte » par rapport aux poursuites engagées contre Jean-Claude Duvalier et ses consorts, estiment les auteurs de la lettre ouverte à François Hollande.
Revenu en Haïti en 2011, après avoir passé environ 25 ans d’exil en France, l’ex-dictateur est décédé le 4 octobre 2014 à Pétionville (à l’est de la capitale).
Outre du soutien à un ancien dictateur, l’ancienne métropole a forcé Haïti à lui payer son indépendance, hypothéquant ainsi l’avenir de la nouvelle nation, qui faisait ses premiers pas après la proclamation de l’indépendance le 1er janvier 1804.
« Des réparations ont injustement été versées à la France par Haïti, lors de son indépendance. Aujourd’hui, la France doit faire le nécessaire pour réparer cette situation, au moins par une aide plus substantielle », affirment les défenseurs de droits humains.
Ces derniers se disent préoccupés par les « dérives », que l’absence d’élections pourrait engendrer à partir du 2e lundi de janvier 2015 (le lundi 12 janvier 2015), quand le parlement pourrait être rendu inopérant, voire dysfonctionnel.
Unilatéralement prévues les 26 octobre et 28 décembre 2014 par le président Joseph Michel Martelly, ces élections viennent d’être reportées sine die, faute d’un accord capable de contenter l’actuelle administration politique et l’opposition, dont une partie réclame la démission du président et de son équipe.
En janvier 2015, « la bonne formule sera trouvée » pour les élections, a tenté d’assurer, le 29 octobre 2014, Michel Martelly, lors d’une conférence de presse conjointe, à Berlin, avec la Chancelière allemande Angela Merkel. [kft rc apr 31/10/2014 1:30]