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Haïti : Deux opposants politiques rejoignent une quinzaine de manifestants antigouvernementaux en prison

P-au-P, 27 oct. 2014 [AlterPresse] --- Rony Timothée et Byron Odigé, deux opposants au pouvoir actuel, sont écroués à la prison civile de Carrefour (banlieue sud) suite à une manifestation contre le pouvoir, indique à AlterPresse Newton Saint Juste, l’un de leurs avocats.

Les deux opposants ont été arrêtés au cours d’une manifestation organisée le dimanche 16 octobre par l’opposition pour réclamer des bureaux de vote ainsi que le départ du président Michel Joseph Martelly.

Incitation à la violence et troubles à l’ordre public figureraient parmi les chefs d’accusation du parquet de Port-au-Prince contre Rony Timothée et Byron Odigé.

A bord de sa voiture, Rony Timothée, porte-parole de l’organisation Force patriotique pour le respect de la Constitution (Foparc), a été déjà victime le 17 mai 2014 d’une arrestation brutale de la police à la suite des manifestations de l’opposition, le 14 mai dernier.

« Nous sommes en réunion en train d’examiner la meilleure solution (à adopter). Il faut qu’ils (Rony Timothée et Byron Odigé) soient envoyés devant leurs juges dans les 48 heures », espère Me Saint Juste signalant, toutefois, qu’il y a dix sept manifestants en prison, qui n’ont pas encore été auditionnés par un juge.

Ces manifestants ont été arrêtés par la police lors de la mobilisation de l’opposition, dispersée violemment le 17 octobre 2014, date marquant le 208e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, fondateur de la nation haïtienne.

Ces arrestations sont qualifiées de persécutions politiques par l’avocat.

« Ces actes relèvent du terrorisme d’Etat. Le droit d’expression est un acquis depuis le 7 février 1986. Nous ne saurions revenir au temps de la dictature, en 2014 », met en garde le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) concernant cette affaire.

Des consultations vont être entreprises auprès d’un ensemble d’organisations de droits humains ainsi que d’autres avocats à l’étranger pour pouvoir attaquer en justice les dirigeants du pays comme violateurs des droits humains, annonce Newton Saint Juste.

Entre temps, des mandats d’amener seraient lancés contre d’autres opposants politiques comme Assad Volcy et Frantz “Franco” Camille. [emb kft gp apr 27/10/2014 15:40]