P-au-P, 23 oct. 2014 [AlterPresse] --- La Cellule de réflexion et d’action nationale (Cran) partage ses inquiétudes par rapport à la vague d’intolérance et de violence, recensée dans le pays durant ces derniers jours, dans une note adressée à la presse.
Selon l’organisation, « cette vague d’intolérance et de violence serait apparemment encouragée par plusieurs autorités et le Gouvernement du pays, avec d’importants moyens financiers ».
La veille de la commémoration du 208e anniversaire de l’assassinat de l’empereur Jean Jacques Dessalines, le jeudi 16 octobre 2014, à la faculté publique Institut national d’administration, de gestion et des hautes études internationales (Inaghei), un groupe d’étudiants a fait stopper un panel de 3 intervenants, pour manifester leur désaccord avec la présence d’un conseiller du Président, l’ex-sénateur Youri Latortue, alors que le débat avait été organisé par l’institution même, rapporte la Cran.
Le vendredi 17 octobre 2014, lors de la manifestation du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) et d’autres secteurs d’opposition au gouvernement, plusieurs actes de violences ont été commis, non seulement contre les manifestants, mais aussi contre quelques travailleurs de la presse.
Plus d’une vingtaine de personnes ont été arrêtées et conduites le même jour au Pénitencier national.
« La police se laisse instrumentaliser par le Gouvernement, non pas pour protéger et servir la population, mais pour faire avancer les seuls intérêts de l’équipe gouvernementale. La police est une institution républicaine, avec la mission de protéger les vies et les biens. Elle n’a pas comme mission de se laisser asservir par un pouvoir », critique la Cran.
Quelques zones du pays semblent échapper au contrôle de la Police nationale d’Haïti, notamment la zone de La Saline, au bas de la ville de Port-au-Prince, où se trouve le grand marché public Croix des Bossales.
Ce mercredi 22 octobre 2014, une situation de tension a obligé ces commerçantes à fuir, à cause des hommes armés qui ont commencé à faire feu dans la zone.
Le même jour, une situation chaotique a régné dans la commune de Petit-Goâve, à 68 km au sud de la capitale Port-au-Prince, à la suite d’une manifestation d’une branche de l’opposition réclamant, à nouveau, le départ de l’agente intérimaire de l’exécutif dans la commune, Sandra Jules.
La Cran exige avec insistance que « le Gouvernement remplisse son rôle correctement, qu’il crée la confiance au sein de la population, qu’il crée les conditions pour que les institutions travaillent pour le bien commun, et pas dans l’intérêt de quelques amis ». [jep kft gp apr 23/10/2014 12 :35]