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Haïti- R. Dominicaine : Le dialogue binational reprend

P-au-P, 23 oct. 2014[AlterPresse] --- Le premier ministre, Laurent Lamothe, co-présidera, ce jeudi 23 octobre avec le ministre dominicain à la présidence, Gustavo Montalvo, une nouvelle rencontre du processus de dialogue binational de haut niveau à Pétion-ville (est de la capitale), indique un communiqué du bureau de communication de la primature.

Les thèmes liés aux relations commerciales entre les deux pays seront abordés au cours de cette réunion de travail entre les deux pays.

Le communiqué ne mentionne pas la question des Dominicains dénationalisés en septembre 2013, qui a été le motif principal de la mise en oeuvre de ce processus de dialogue.

Cette session de travail sera l’occasion pour les secteurs privés haïtien et dominicain de discuter de nouveaux partenariats, rappelle le communiqué.

Au terme des assisses, une déclaration conjointe devrait être signée entre les autorités haïtiennes et dominicaines.

Ce dialogue binational de haut niveau, entamé, en janvier 2014, entre les deux républiques de l’Ile d’Haïti a été momentanément bloqué.

Un report aurait été demandé par la République Dominicaine pour avoir plus de temps d’inclure une délégation de la société civile et du secteur privé à ce dialogue, a rappelé Michel Brunache, porte parole du premier ministre Laurent Lamothe, à la fin du mois de septembre 2014.

Forum de discussions, ce dialogue binational devrait permettre aux deux États de faire valoir leurs priorités et de trouver des solutions conjointes liées à certains problèmes communs, explique le communiqué de la primature.

La première rencontre entre Haïti et la République a eu lieu en janvier 2014 dans la ville frontalière (avec Dajabon) de Ouanaminthe, la deuxième à Jimani en février.

Un groupe d’organisations de la société civile haïtienne continue de réclamer la solidarité avec les victimes de l’Arrêt 168/13 du Tribunal constitutionnel dominicain, dans une correspondance adressée au président Michel Martelly, le 21 octobre 2014.

Une demande a été faite au président haïtien d’appuyer une démarche, auprès de l’Organisation des Etats américains (Oea), d’un ensemble d’organisations de la société civile dominicaine pour qu’une audience soit tenue autour de cet arrêt qualifié de raciste et de la loi 169-14.

Adoptée par le congrès et promulguée par le gouvernement dominicain en mai 2014, la loi 169-14 établit des critères sur la naturalisation ainsi qu’un régime spécial pour les personnes nées en République Dominicaine, inscrites dans le registre civil.

Des mesures nécessaires sont exigées à Martelly pour le respect du droit à la nationalité des victimes par ces organisations haïtiennes de défense des droits des Dominicains/Dominicaines d’ascendance étrangère dénationalisés.

Ces organisations sont, entre autres, le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), le Réseau national pour la défense des droits humains (Rnddh), le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh), la Plateforme haïtienne des organisations de droits Humains (Pohdh) et la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa).

Des voix se sont élevées tant en République Dominicaine qu’à l’étranger « pour exiger l’annulation pure et simple de ce cynique arrêt TC 168/13, afin que les victimes puissent jouir pleinement de leur droit à la nationalité », rappellent-elles dans une prise de position commune.

En dépit d’un Plan national de régularisation des étrangères et étrangers en situation migratoire irrégulière (Pnre), mis en place par la République Dominicaine et un programme d’identification et de documentation des immigrants haïtiens (Pidih), ces organisations continuent d’exprimer leur crainte par rapport à un éventuel rapatriement massifet l’accueil d’apatrides en Haïti.

Dans une sentence rendue publique le mercredi 22 octobre 2014, la cour interaméricaine des droits humains condamne la République Dominicaine et l’appelle à prendre toutes les dispositions pour empêcher la mise en application de l’arrêt du 23 septembre et toute loi portant atteinte à la jouissance de la nationalité à toute personne née sur le territoire dominicain. [emb kft gp apr 23/10/2014 10 :15]