P-au-P, 22 oct. 2014 [AlterPresse] --- La population de Petit-Goâve, à 68 km au sud de la capitale Port-au-Prince, fait face à une vive tension, ce mercredi 22 octobre 2014, à la suite d’une manifestation d’une branche de l’opposition réclamant, à nouveau, le départ de l’agente intérimaire de la commune, Sandra Jules, malgré les dispositions du ministère de l’intérieur de placer Petit-Goâve sous tutelle administrative et financière.
Une commission ad hoc devrait être installée incessamment pour gérer la municipalité de Petit-Goâve.
Ce mercredi 22 octobre 2014, des écolières et écoliers ont dû être transportés d’urgence à l’hôpital public Notre-Dame de Petit-Goâve, du fait d’avoir inhalé du gaz lacrymogène, utilisé par la police départementale pour disperser violemment la manifestation, rapporte à AlterPresse une mère de famille qui s’est empressée d’aller chercher ses enfants à l’école.
« Partout dans la ville, il y a des enfants évanouis, à cause du gaz lacrymogène. La situation est grave... Jusqu’à maintenant, la population est dans l’obligation de se mettre à couvert pour échapper à l’inhalation du gaz lacrymogène », affirme cette mère de famille.
La commune de Petit-Goâve est en effervescence depuis plusieurs semaines, dans le cadre d’un mouvement de revendications contre les agents intérimaires de la ville, soupçonnés d’accointances politiques avec des potentats.
Le Ministère de l’Intérieur et des collectivités territoriales (Mict) vient de décider de placer la municipalité de Petit-Goâve sous tutelle administrative et financière de l’État central.
Cette décision était censée calmer les tumultes qui agitent, depuis plusieurs semaines, cette commune, occasionnant le dysfonctionnement de l’administration municipale.
« Ils ont envoyé des gaz partout dans la ville, dans la perspective de nous asphyxier. Ils ont lancé des gaz dans la Rue Saint-Preux, à l’école Pierre Mendez France, dans les lycées. C’est presque dans toute la ville… dans la zone de Jubilé… Actuellement, ils sont sur la route nationale », critique une habitante de Petit-Goâve.
Cette situation aurait engendré de la panique, voire de la pagaille à l’Hôpital public Notre Dame de Petit-Goâve, où étaient ressentis les effets des gaz lacrymogènes lancés par des agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo).
Plusieurs parents s’y sont rendus avec leurs enfants pour obtenir des soins.
Ayant appelé la population au calme, la Police nationale d’Haïti (Pnh) a reçu l’ordre de sévir contre tout fauteur de troubles, a rappelé le Mict dans un communiqué.
« Tout était calme dans la matinée, au départ de la manifestation. Le mouvement de protestation a démarré sans aucun incident. Des manifestants, qui souhaitaient avoir la solidarité des écolières et écoliers dans leur mouvement, ont lancé des pierres. Par la suite, la police a fait une intervention musclée », explique un témoin des faits.
En début d’après-midi du mercredi 22 octobre 2014, les habitants craignaient que la situation dégénère. [jep kft rc apr 22/10/2014 14:30]