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Haïti-Insécurité : Les autorités impuissantes face à la recrudescence des violences à Port-au-Prince

P-au-P, 20 oct. 2014 [AlterPresse] --- Des responsables d’organisations de défense de droits humains critiquent les autorités étatiques et la police considérées impuissantes face à la recrudescence de la violence armée à la capitale, particulièrement dans des quartiers où des gangs sèment la terreur.

Le samedi 18 octobre 2014, le chef de gang Joseph Kénold Junior alias Doy Junior a été abattu de plusieurs balles à Gran Ravin (Martissant, secteur sud), trois mois après avoir pris la place de son prédécesseur Mackenzy François Alias « Ti Kenkenn », tué dans des circonstances similaires le jeudi 24 juillet 2014.

D’après les informations dont dispose la presse, cet assassinat entre dans le cadre d’une guerre de succession, mettant aux prises Doy Junior et un certain « Tèt Kale » après la disparition de « Ti Kenkenn », ancien patron du gang.

La terreur a régné à Gran Ravin et dans les quartiers avoisinants après l’assassinat du chef de gang, sans qu’une intervention de la police ait été rapportée.

« Les gangs se renforcent en perspective des élections ». La plupart d’entre eux seraient « à la solde d’autorités » qui les aideraient « à se procurer des armes qui sont distribuées notamment à Gran Ravin, Simon Pelé et Cité soleil (autres quartiers populaires) », dénonce à AlterPresse le coordonnateur national de l’observation à la Commission épiscopale Justice et paix (Jilap) de l’église catholique, Rovelson Apollon.

Des gangs fonctionnant dans des quartiers populaires sont utilisés, assez souvent, à des fins politiques et électorales, fait savoir Apollon.

Ce qui, selon lui, est très dangereux pour la démocratie et l’avenir de la nation.

L’impuissance de l’institution policière à protéger les droits humains et l’absence de postes de police dans divers quartiers difficiles contribuent aussi à la recrudescence de l’insécurité et et de conflits violents entre gangs rivaux ou rivaux d’un même gang, indique-t-il.

En plus de Gran Ravin, des violences sont enregistrées également à Monrepos (dans la municipalité de Carrefour) et La Saline (au bas de la ville de Port-au-Prince, à proximité de Cité Soleil), rapporte, pour sa part, Antonal Mortimé, secrétaire exécutif de la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh).

Cette insécurité grandissante n’épargne même pas les policiers, fait-il remarquer, déplorant une absence de dispositions au sein de la police pour contrecarrer le phénomène.

La Plateforme souligne aussi une augmentation du niveau d’insécurité dans les marchés publics au bas de la capitale, où les commerçantes appelées Madan sara sont généralement dépossédées de leurs avoirs et marchandises par des bandits. [emb kft gp apr 20/10/2014 15:35]