P-au-P, 21 oct. 2014 [AlterPresse] --- Le réalisateur Arnold Antonin vient de sortir son film « Témoignages pour l’histoire de l’impunité en Haïti », en un coffret de quatre Dvd, parvenu à AlterPresse.
Le film, de quatre heures, qui a déjà été diffusé sur des stations de télévision locales, regroupe une série de témoignages de parents de victimes, de victimes ayant survécu à la répression et aux tortures durant la dictature des Duvalier( 1957-1986).
Ces témoignages dessinent l’horreur générale de 29 ans d’un régime féroce et pose la question de l’impunité comme l’un des maux les plus actuels de la République d’Haïti.
Des paysans crucifiés sur la place publique, des familles entières réprimées et décimées, et qui ont pendant des années attendu ou recherché leurs parents disparus, des journalistes torturés, tués, exilés.
Le film « Témoignages pour l’histoire de l’impunité en Haïti » est un document historique qui offre des moments d’une intense émotion, tout en soulignant les conséquences de la dictature.
François et son fils Jean Claude Duvalier ont fait près de 60 mille victimes sans compter les Haïtiens et Haïtiennes qui ont péri en mer en tentant d’atteindre les côtes américaines et un répit à la misère et la répression, selon un témoignage.
Si une procédure judiciaire est lancée contre Jean Claude Duvalier depuis 2011, procédure ayant poussé la cour d’appel le 20 février 2014 à demander d’enquêter sur les complices des Duvalier, la justice est encore un défi. Le fait est qu’il n’y a entre autres aucune archive et que les bourreaux sont dans l’ombre et ne parlent pas, indique un autre témoin.
Le documentaire souligne malgré tout l’ « implication personnelle de hauts gradés du gouvernement » dictatorial et que Jean Claude Duvalier, contrairement à l’image qu’il a voulu donner, n’était pas un saint mais a poursuivi le règne féroce de son père.
Jean Claude Duvalier est décédé le 4 octobre, trois ans après son retour d’exil en Haïti, qu’il avait fui suite à un soulèvement populaire le 7 février 1986. Mais pour les victimes la justice doit encore faire son travail en recherchant et en jugeant ses consorts.
Selon la décision de la cour d’appel de Port-au-Prince, le supplément d’instruction en cours doit s’assurer de l’identification de tous ceux entrant dans la rubrique de consorts, la précision de la situation les inculpés décédés, l’audition à titre de témoins de tous les citoyens cités par les plaignants à l’occasion de leur déposition devant la cour, et l’identification d’autres témoins éventuels. [kft gp apr 21/10/2014 14 :45]