P-au-P, 10 oct. 2014 [AlterPresse] --- Après une demande à la police du juge d’instruction Lamarre Belizaire, d’amener Jean-Bertrand Aristide à son cabinet ce vendredi 10 octobre, la Force patriotique pour le respect de la constitution (Forparc) ainsi que des partisans du parti Fanmi lavalas se mobilisent devant la résidence de l’ancien président (7 février 1991- 30 septembre 1991 ; 7 février 2001 - 29 février 2004), en signe de solidarité, apprend AlterPresse.
Vers 11h 30 locales, des agents de l’Unité départementale de maintien de l’ordre (Udmo) dont certains en cagoule sont remarqués devant la résidence d’Aristide, où un feu est allumé par ses proches partisans enthousiasmés.
La force patriotique pour le respect de la Constitution (Foparc) est devant la résidence de Jean Bertrand Aristide à Tabarre « pour dire non à l’usage abusif de la justice par le pouvoir en place », indique à AlterPresse le porte parole de la Forparc, Rony Timothée.
Toutes les organisations populaires et les secteurs démocratiques du pays sont aussi appelés à apporter leur solidarité, de façon pacifique, en vue de dénoncer l’usage instrumental de la justice par le pouvoir pour attaquer ses opposants, encourage t-il.
Jean Bertrand Aristide est accusé de blanchiment d’argent, de trafic illicite de la drogue et de détournement de fonds publics.
« Si toutefois la justice a des reproches contre Aristide, c’est normal, car personne n’est au-dessus de la loi. Mais quand le pouvoir se sert de la justice comme baïonnette pour persécuter ses opposants, Foparc sera là pour les défendre », soutient-il.
Les bourreaux qui se servent de leur pouvoir pour persécuter auront des comptes à rendre demain, met-il en garde.
L’ordre d’extraction d’Aristide de son domicile fait suite à une mesure de renforcement de sa surveillance depuis le samedi 27 septembre 2014.
Cette menace suscite une certaine peur chez la population, craignant d’éventuelles tensions.
Le juge Lamarre aurait menacé de poursuivre le chef de la police, Godson Orélus, s’il n’exécute pas son ordre, selon l’agence en ligne Hcnn, dirigée par le journaliste Guyler C. Delva, ancien secrétaire d’Etat à la communication de l’administration actuelle.
Joint au téléphone par AlterPresse aux environs de 9 h 30 locales, le porte parole adjoint de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Gary Desrosiers, n’était pas en mesure de dire si la police allait exécuter la demande du juge Bélizaire.
Il a tout simplement affirmé qu’il allait consulter le directeur général de l’institution policière, Godson Orélus, pour avoir de plus amples informations.
« Cette décision d’extraction d’Aristide ne m’étonne pas parce que le juge Lamarre [Bélizaire] ne respecte pas la loi en dépit de nos appels et récusations », affirme Mario Joseph, l’un des avocats d’Aristide.
Cette mesure viserait à faire diversion suite à l’augmentation des prix des produits pétroliers, estime Joseph.
Le gouvernement a décidé d’augmenter graduellement les prix des produits pétroliers sur le territoire national à partir de ce vendredi 10 octobre 2014.
Cette décision est jugée arbitraire par l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (Apch).
Préalablement, des spécialistes et syndicalistes de divers secteurs ont exprimé leurs inquiétudes sur les retombées négatives d’une augmentation des prix des produits pétroliers, pour l’exercice fiscal d’octobre 2014 à septembre 2015. [emb kft gp apr 10/10/2014 11 : 40]