P-au-P, 9 oct. 2014 [AlterPresse] --- La décision du gouvernement d’augmenter le prix du carburant sur le marché national est arbitraire, condamne l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (Apch), dans une interview accordée à AlterPresse.
L’application de cette décision pourrait entrainer l’entrée en grève des propriétaires et chauffeurs de véhicules de transport en commun, avertit Jean Genet Guirand, membre du comité de l’Apch.
Apch entend user de la force pour faire entendre sa voix.
La hausse du prix des carburants entrainerait ipso facto l’augmentation d’autres produits et services comme ceux du transport en commun, indique Guirand.
Il souligne une insécurité alimentaire déjà sévère dans le pays.
Le Ministère des affaires sociales et du travail (Mast) n’a entrepris aucune consultation avec l’association pour discuter sur les prix du carburant et du transport en commun comme il le fait d’habitude, fait-il savoir.
Les chauffeurs notamment ceux des provinces vont augmenter les prix du ctransport comme ils veulent s’il n’y a pas une décision commune pour les fixer, fait remarquer Guirand.
La gazoline, qui coûte actuellement 200.00 gourdes, atteindrait les 215 gourdes.
Le gasoil, à 162 .00 gourdes maintenant, passerait à 177 gourdes et le kérosène, disponible à 161.00 gourdes, coûterait 171 gourdes.
La gazoline, le gasoil et le kérosène passerait respectivement, de manière graduelle, à 243.00 gourdes vers mars 2015, à 184.00 gourdes en janvier 2015 et à 185.00 gourdes en mars 2015 (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui).
Ces prix seront en vigueur sur le territoire national à partir du vendredi 10 octobre 2014, selon un communiqué du gouvernement.
Cette première hausse marque la fin progressive des subventions qui coûtent chaque année plusieurs milliards de gourdes au gouvernement, fait savoir le communiqué.
Plus de 900 millions de gourdes servent à financer les compagnies pétrolières, « c’est une grosse anomalie et il faut la corriger graduellement », indique le ministre de la communication, Rudy Herivaux, lors d’une conférence de presse à la primature, ce 9 octobre.
« Nous sommes tributaires des caprices et de l’évolution du prix du pétrole sur le marché international. On ne peut que s’adapter et s’ajuster », explique t-il.
S’il n’y a pas cette augmentation graduelle, il y aura des conséquences plus dramatiques sur le pays notamment sur l’éducation et le budget, argue-t-il.
Des spécialistes et syndicalistes de divers secteurs ont exprimé leurs inquiétudes sur les retombées négatives d’une augmentation des prix des produits pétroliers, pour l’exercice fiscal d’octobre 2014 à septembre 2015. [emb kft gp 9/10/2014 14 : 15]