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Haïti-Habitat : Les quartiers informels au cœur des discours

P-au-P, 07 oct. 2014 [AlterPresse] --- La journée mondiale de l’habitat est célébrée officiellement en Haïti à la place Boyer de Petion-ville, le 6 octobre 2014, par l’Unité de construction de logements et de bâtiments publics (Uclbp) qui, en accord avec les Nations Unies, appelle à entendre « la voix des quartiers informels ».

Onu-Habitat et 13 autres institutions publiques et humanitaires qui interviennent dans le secteur du logement sont les partenaires de l’Uclbp dans l’organisation de cette activité consistant en exposition, projection de documentaires, animation culturelle et discussions.

Cette journée mondiale instituée en 1985 par l’assemblée générale des Nations Unies est placée cette année sous le thème « Donnons la voix aux bidonvilles ».

« C’est surtout l’occasion de rappeler que les habitants de ces quartiers sont les principaux acteurs de leur existence. Nous devons les écouter, nous devons travailler avec eux. La transformation réelle de leurs conditions de vie ne pourra se concrétiser, sans qu’ils ne participent ou ne soient associés aux prises de décision », martèle Harry Adam, directeur exécutif de l’Uclbp.

Adam soutient que « le secteur de l’habitat en Haïti [est] caractérisé, (…), par une informalité qui structure la ville et qui constitue un des enjeux majeurs du processus d’urbanisation ».

L’urbanisation rapide se présente donc comme un défi à l’humanité.

Actuellement un habitant urbain sur 3 vit dans un bidonville, informe la coordonnatrice de programmes d’Onu-Habitat.

Dans le cas haïtien, Adam croit que le phénomène est une « conséquence directe de cette croissance démographique non contrôlée, qui induit une pression sur le foncier et conséquemment favorise l’extension des villes et l’urbanisation sauvage sans planification préalable du territoire occupé ».

La coordonnatrice de programmes à Onu-Habitat, Sandrine Capelle-Manuel, invite à « considérer l’urbanisation comme un moteur du développement » en rappelant que « notre avenir se dessine dans les villes ».

Capelle-Manuel rappelle qu’il faut « donner les moyens aux quartiers informels de s’exprimer ». « Le monde tente à devenir majoritairement urbain » soutient-elle, précisant que la tendance s’accentue de jour en jour.

L’agente exécutive principale de la commune de Pétion-Ville qui accueille l’événement, Yvanka Jolicoeur Brutus, invite à « écouter la voix des quartiers informels comme partie prenante » des actions de changement de conditions de leur vie et se positionne contre l’instrumentalisation par les politiciens de ces espaces urbains « sans vision progressiste voire humaniste ».

20% seulement de la population haïtienne était citadine dans les années 1970. En 2014, on atteint la barre des 49%. [efd kft gp apr 07/10/2014 10 :05]