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Haïti- Education : Conditions toujours difficiles pour les enseignants malgré des efforts de régularisation

P-au-P, 07 oct. 2014 [AlterPresse] --- Les enseignants n’arrivent pas encore à joindre les deux bouts et demeurent incapables de subvenir à leurs besoins fondamentaux, dénonce l’organisation syndicale Union nationale des normaliens haïtiens (Unnoh).

Unnoh évoque divers problèmes auxquels continuent de faire face les enseignants comme ceux liés aux arriérés de salaire, à l’occasion de la journée mondiale des enseignants, célébrée le week-end écoulé.

Le gouvernement doit prendre des mesures nécessaires pour payer à tous les enseignants leurs arriérés de salaire, exige, entre autres, le coordonnateur de l’Unnoh, Josué Mérilien, dans une interview accordée à AlterPresse, ce lundi 6 octobre 2014.

En avril 2014, le gouvernement aurait procédé au relèvement salarial de plus de 27 mille enseignants du secteur public.

Aucun des 27 mille enseignants du secteur public dument nommés, n’accuse des arriérés de salaires, a fait savoir le ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, Nesmy Manigat, à l’occasion de la journée mondiale des enseignants, célébrée le dimanche 5 octobre.

La situation de plus de 7, 000 enseignants du secteur public reste à régulariser, rappelle Manigat, soulignant qu’il reste beaucoup à faire dans le domaine éducatif.

Plus de 120 mille enseignants se sont enregistrés au cours du mois de septembre pour recevoir le Permis provisoire d’enseigner (Ppe), indique le ministre de l’Éducation.

Ce recensement qui permettrait d’aboutir au premier Registre national des enseignants constitue une conquête collective historique de toute la communauté éducative, affirme t-il.

L’Unnoh applaudit la disposition du gouvernement de prendre en compte la formation des enseignants dans le renouvellement de ce Permis provisoire d’enseigner.

Le permis d’enseigner a été instauré par un arrêté présidentiel publié dans le moniteur en date du 2 septembre 2014.

L’organisation syndicale, Unnoh dit plaider pour l’accès des enseignants à des matériels pédagogiques, des cafétérias et une assurance médicale.

« Nous allons continuer à faire des plaidoyers au plus haut niveau pour faire comprendre la nécessité d’une éducation de qualité », fait valoir, pour sa part, la secrétaire générale de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs haïtiens (Cneh), Rose Thérèse Magalie Georges.

Des centres universitaires publics doivent être créés dans tout le pays pour former les enseignants, recommande pour sa part Josué Mérilien.

L’Unnoh appelle encore une fois le Menfp à respecter l’accord signé en mai 2014 avec la plateforme haïtienne des organisations éducatives (Phoe) sur une revalorisation salariale à hauteur de 50 mille gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) pour les enseignantes et enseignants.

Cet accord a aussi rapport avec des mesures liées au paiement intégral de tous les arriérés de traitement des enseignantes et enseignants, ainsi que la nomination de celles et ceux qui sont déjà en fonction dans le système éducatif.

Le week-end allant du vendredi 3 au dimanche 5 octobre a été consacré à l’éducation et aux enseignants pour célébrer la journée mondiale des enseignants à l’appel de la Plateforme haïtienne des organisations éducatives.

Des conférences-débats et des activités festives ont eu lieu dans plusieurs endroits.

À Port-au-Prince, une vingtaine d’enseignants ont reçu chacun une plaque Honneur et mérite.

La célébration de la journée mondiale des enseignants a été fixée pour le 5 octobre de chaque année, suite à la recommandation concernant la condition du personnel enseignant, signée le 5 octobre 1966 par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et l’Organisation internationale du travail (Oit).

« Investir dans l’avenir, Investir dans les enseignants » a été le thème retenu pour cette année. [emb kft gp apr 7/10/2014 14 : 40]