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Haïti-Séisme : Un regard vers le développement durable, 4 ans après ?

P-au-P, 06 oct. 2014 [AlterPresse] --- La Fondation de France en Haïti a clôturé, le vendredi 3 octobre 2014, une rencontre-bilan de deux jours autour de la réponse à l’urgence, à Port-au-Prince, a observé l’agence en ligne AlterPresse.

Sous le thème « de la post-urgence au développement durable : bilans et perspectives », la Fdf a réuni plusieurs Organisations non gouvernementales (Ong) françaises intervenant en Haïti, dans la perspective de partager les résultats de leurs travaux, de souligner l’importance des innovations locales et l’ouverture d’un débat pluri-acteurs sur la reconstruction durable du pays.

« Nous avions fait quelque chose d’original, celui de consacrer une part importante de nos ressources à financer des actions décidées, proposées et sélectionnées par des organisations haïtiennes et françaises. Parce que nous pensons que sur le plan local, les gens savent bien ce qui est utile et urgent », indique, satisfait, le président de la Fondation de France, Philippe Lagayette.

La Fondation de France a conduit les projets susmentionnés à Martissant (périphérie sud de Port-au-Prince), où elle a financé la réalisation de fontaines publiques, construit un terrain de football et un terrain de basket-ball.

La fondation a aidé également à financer la reconstruction du Foyer Maurice Sixto - qui s’est proposé de scolariser des enfants en domesticité - et le redémarrage d’un atelier de couture (d’un tailleur dans la zone) complètement détruit dans le tremblement de terre du 12 janvier 2010.

« Ce qu’on a voulu, c’est mettre les trois quarts (3/4), des 35 millions d’euros collectés (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) sur la préparation de l’après-catastrophe, du redémarrage, de la réhabilitation, du redémarrage vers des activités économiques. Ce qui constitue des activités vers le développement. Nous avons été l’une des premières organisations à préparer l’avenir, à redémarrer les services..., la production agricole », explique Lagayette.

Présent à l’occasion, l’ambassadeur de France accrédité en Haïti, Patrick Nicoloso, reconnaît, pour sa part, la lenteur caractéristique des projets de reconstruction.

« Les projets sont lents. C’est vrai que la reconstruction de l’Hôpital de l’Université d’Etat (Hueh) n’est pas encore terminée, la réhabilitation des quartiers de Martissant n’est pas encore terminée. En même temps que les Haïtiens, je suis impatient de voir que ces projets se réalisent et se terminent », avoue-t-il.

Jusqu’en 2013, la contribution de la France à Haïti a atteint les 320 millions d’euros.

Des projets sont déjà bouclés, d’autres sont en cours de réalisation, souligne Nicoloso.

Les réflexions sont en cours pour savoir comment lier les actions en période d’urgence, où l’Etat est un peu désorganisé, informe la directrice de l’Agence Française de développement (Afd), Bénédicte Gazon.

En plus des 30 millions de donations des Français, l’Afd a financé, dans le même temps, des Ong pour un montant d’à peu près 10 millions d’euros.

Un montant, qui ne pouvait pas toucher tout le public haïtien, admet Bénédicte Gazon.

Dans le vaste mouvement de solidarité, provoqué par le tremblement de terre du 12 janvier 2010, la Fondation de France a pu collecter 35 millions d’euros qui ont été consacrés à l’appui aux victimes et à la reconstruction de la vie.

De 2010 à 2014, 361 projets ont été soutenus, au bénéfice d’à peu près 9 cent mille personnes.

Près d’une vingtaine de projets sont encore en cours de réalisation.

« En quatre ans, 34,2 millions d’euros ont été engagés, soit plus de 97 % des ressources collectées. 89% de cette somme finance les projets menés par des organisations non gouvernementales, et 11% couvrent les frais », indique dans un document, la Fondation de France.

Parmi les 361 projets, 73 ont été portés par des associations et 288 par des initiatives locales, à travers quatre fonds d’initiatives locales.

Disponible sur la totalité des montants qui ont été collectés, un montant de 9 cent mille euros sera utilisé, en 2015, pour compléter le financement de projets, évaluer le programme et dresser un bilan général. [jep kft rc apr 6/09/2014 10:50]