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Haïti-Dialogue/Senat : Martelly a quatre sur six

P-au-P, 3 oct. 2014 [AlterPresse] --- Quatre sénateurs, membres du groupe des six de l’opposition, rencontrent le président de la République Michel Martelly ce 3 octobre dans un hôtel à Pétionville (est de Port-au-Prince).

John Joel Joseph, Jean William Jeanty, Jean Baptiste Bien Aimé et Pierre Francky Exius ont répondu présents, tandis que Jean Charles Moise et Wesner Polycarpe ne se sont pas montrés.

« Avec les quatre sénateurs qui ont choisi d’emprunter la voie du dialogue. Haïti avant tout », a commenté Michel Martelly sur Twitter, au dessus d’une photo de lui en compagnie des quatre.

Les six sénateurs sont accusés par l’administration en place et une partie de la communauté internationale, dont les Etats-Unis, de bloquer le processus des élections qui devaient avoir lieu en 2014.

Ces élus de la chambre haute refusent de participer au vote des amendements à la loi électorale, dénonçant la méthode utilisée pour former le Conseil électoral provisoire (Cep), méthode trop éloignée de l’esprit de la Constitution, à leurs yeux.

Contacté par AlterPresse, le sénateur Wesner Polycarpe indique avoir informé le président du Senat, Dieusseul Simon Desras, les six partis et entités de l’opposition ainsi que ses collègues, qu’il ne « souhaitait pas faire le mariole devant Martelly. Un mégalomane », selon lui.

« Je ne m’attends à rien quant à l’issue de cette rencontre. Malheureusement mes collègues sont allés faire le beau auprès de lui, mais ils ne sont pas allés en mon nom », affirme le sénateur Polycarpe, soulignant qu’au sein du groupe des six chaque sénateur est indépendant.

Non seulement, « Michel Martelly et son premier ministre de facto ont déclaré la guerre publiquement aux 6 sénateurs », mais il « n’a pas cessé de violer les lois de la République, sa propre parole. Il ne respecte pas ses interlocuteurs », accuse-t-il.

De plus, le chef de l’Etat entend diriger par décret en 2015, « quelle importance a un dialogue dans ce cas-là, puisque tout est déjà décidé ? » se demande le sénateur Polycarpe.

La rencontre avec les sénateurs fait suite à une série de consultations lancée fin septembre par Martelly auprès de partis politiques et membres de la société civile.

Le président n’a toujours pas eu de discussions avec la branche radicale de l’opposition incarnée par le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod), qui compte dans ses rangs le Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp) de Mirlande Manigat, battue au second tour des élections de 2010 par Martelly.

Quant à Fanmi Lavalas, de Jean Bertrand Aristide, il n’est pas revenu à table depuis le premier dialogue ayant débouché sur l’Accord d’El Rancho en mars, qu’il avait quitté dans un contexte où des militants affichaient leur distance avec Maryse Narcisse, coordonnatrice du parti et candidate à la prochaine présidentielle. [kft gp apr 3/10/2014 14 :30]