P-au-P, 06 oct. 2014 [AlterPresse] --- 184 mille 517 personnes ont été vaccinées contre le choléra, dans le cadre de la seconde campagne (en 2 doses : 25 - 29 août 2014 et 15 - 19 septembre 2014), menée à l’initiative du gouvernement haïtien et de l’Organisation des Nations Unies (Onu), selon un communiqué transmis aux médias, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
La seconde campagne s’est déroulée dans 7 communes des départements de l’Ouest, l’Artibonite et du Centre (la première campagne a eu lieu en août 2013).
L’objectif est de vacciner 600 mille personnes, d’ici décembre 2015.
Le gouvernement haïtien et ses partenaires au sein du Comité de haut niveau pour l’élimination du choléra en Haïti, saluent « le succès » de la deuxième campagne, qui ramène à 286 mille 837 le nombre de personnes ayant reçu le vaccin depuis 2013.
« L’organisation et la conduite de cette campagne de vaccination ont été remarquables », selon les membres du comité.
Le jeudi 2 octobre 2014, le comité a tenu une réunion, au cours de laquelle la campagne nationale d’assainissement totale a aussi fait l’objet de discussions.
Il y aurait des « avancées » dans la planification de cette campagne dans le Centre et l’Artibonite, indique le communiqué.
La campagne d’assainissement (2014-2019) a été lancée le 14 juillet 2014 par le premier ministre Laurent Lamothe et le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, dans le Centre.
L’idée est d’éliminer la défécation en plein air et d’améliorer l’accès à l’eau ainsi que les conditions d’assainissement dans les zones à haut risque.
Pour augmenter le taux d’accès à l’assainissement et à l’eau potable, dans les zones touchées par le choléra, il est prévu l’aménagement de points d’eau, la construction et la réhabilitation des systèmes de blocs de toilettes et des points d’eau dans les institutions (écoles, centres de santé, marchés publics), la construction de latrines.
14 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), octroyés par le Canada et le Japon, servent à financer les opérations.
Avant le lancement de la campagne, Ban Ki-moon avait reconnu une « responsabilité morale de l’Onu » d’aider le pays à faire face au choléra.
Cette déclaration n’a toutefois pas répondu aux attentes, notamment des victimes ayant intenté une action judiciaire contre l’organisation à New York, et qui réclament, outre des dédommagements, la reconnaissance d’une responsabilité totale et des excuses.
Des études scientifiques ont révélé comment l’épidémie s’est propagée dans le pays, à partir d’octobre 2010, depuis une base de casques bleus au Plateau central, où les normes d’assainissement laissaient à désirer.
La posture officielle de l’Onu est de nier en bloc, tout en rejetant toute indemnisation, même si la Haute-commissaire adjointe des Nations Unies aux droits humains, Flavia Pansieri, a montré une position plus nuancée.
Pendant que la maladie affiche un apparent recul en septembre 2014, elle a déjà causé la mort de plus de 8 mille 500 Haïtiennes et Haïtiens, en seulement quatre ans. [kft rc apr 06/10/2014 13:45]