P-au-P, 22 sept. 2014 [AlterPresse] --- Alors que le directeur général de la Police Nationale d’Haiti (PNH) confirme que Me Osner Févry Junior est mort de suicide, la Commission de Justice et Sécurité du Sénat recommande au Gouvernement de former une commission indépendante composée d’experts haïtiens et étrangers en vue d’établir la vérité sur le dossier.
Lors d’une rencontre avec la Commission Justice et Sécurité du Sénat, jeudi 18 septembre 2014, le directeur général de la PNH a été auditionné sur le dossier de la mort de Me Osner Févry Junior, fils de l’avocat et homme politique Osner Févry.
L’enquête conduite par la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj), dans le cadre du drame, conclut que Me Osner Févry Junior est mort de suicide suivant l’autopsie opérée par un médecin légiste haïtien jouissant d’une bonne réputation, indique le directeur général de la Pnh.
La Commission Justice et Sécurité du Sénat, très catégorique, a rejeté d’un revers de main les allégations du directeur général de la Pnh, se basant sur des documents supposément authentiques, notamment les témoins qui auraient vu des criminels intercepter la voiture de Me Févry Junior, le numéro de la plaque de la voiture qui a été communiquée aux policiers, les photographies du corps supplicié, frappé, brulé, blessé de Me Févry Junior, les 49 photos qui ont été aussi montrées aux journalistes.
La commission, présidée par le sénateur du Sud, Francky Exicius, a conclu qu’il faut donner raison à la famille, que les inquiétudes de la famille sont fondées et que par conséquent le gouvernement doit former une commission indépendante (experts haïtiens et étrangers) en vue d’établir la vérité.
La conclusion de l’enquête n’a pas surpris, non plus, le père du défunt qui a prévenu l’opinion publique et les autorités, avant même la découverte de la voiture et du cadavre, que c’était « une thèse que les criminels liés à la police avaient avancé dès le premier jour (30 juin 2014) qu’ils ont maintenu le 1er juillet et que finalement ils ont mise dans la bouche du directeur général de la police pour la deuxième fois ».
« Il n’y a pas eu de nouvelles. Il y a eu confirmation de la thèse des criminels au sein de la police qui, de concert avec des bandits, avaient assassiné mon fils. Cette thèse est confirmée par le directeur général de la police suivant un rapport que les complices du crime, dont la plupart se trouvent au cœur de la Dcpj, ont préparé pour induire la police, le peuple, la population et l’opinion publique en erreur », rétorque Me Févry.
Par ailleurs, il salue la vigilance de la Commission de Justice et Sécurité du Sénat qui a fait appel au bon sens lors de l’audition du directeur général de la Pnh tout en dénonçant « le charlatanisme du médecin légiste ».
Le corps sans vie de Me Osner Févry Junior a été retrouvé le mardi 1er juillet 2014, dans la soirée, par la police, aux environs de 7 heures du soir (23:00 gmt), dans le quartier de Thomassin 37 (banlieue de Pétionville, à l’est de la capitale).
L’homme de loi a promis que « le dossier sera sans doute transmis, en temps opportun, devant la justice. Le procès, un jour, aura lieu en Haïti ou à l’étranger devant un tribunal national haïtien ou devant une juridiction nationale étrangère à compétence universelle comme c’est le cas pour la Belgique et autres pays », informe Me Osner Févry . [lo gp apr 22/09/2014 16 :20]