P-au-P, 22 sept. 2014 [AlterPresse] --- Cinq policiers nationaux, révoqués pour leur implication dans l’évasion de 329 détenus, dont l’homme d’affaires Clifford Brandt, le dimanche 10 août 2014, à la prison civile de Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de Port-au-Prince) vont être transférés bientôt devant un des parquets de tribunaux de première instance, confirme à AlterPresse le porte-parole adjoint de la Police nationale d’Haïti (Pnh), l’inspecteur Gary Desrosiers.
Le porte-parole adjoint n’est pas en mesure de préciser dans quel tribunal, dans la zone métropolitaine de la capitale, le dossier de ces 5 policiers nationaux sera soumis.
Les 5 policiers révoqués se trouvent actuellement devant la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj).
« Certains d’entre eux ont avoué effectivement avoir reçu de l’argent pour libérer Clifford Brandt », souligne Desrosiers, annonçant la fin « pratiquement » de l’enquête sur l’évasion des 329 détenus de la prison de Croix-des-Bouquets, le dimanche 10 août 2014.
D’autres policiers nationaux sont sous le coup de sanctions.
L’évasion spectaculaire de 329 prisonniers constituait une diversion pour permettre à Brandt de prendre la fuite, a révélé, le jeudi 18 septembre 2014, lors d’une audition devant la commission « justice et sécurité » du sénat, le directeur général de la Pnh, Godson Orélus, accompagné de l’inspecteur en chef, Ralph Stanley Jean-Brice.
Ces agents pénitentiaires ont été formés par la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah).
Cet incident ne remet, en aucun cas, en cause l’efficacité de l’appui de la mission onusienne à l’Administration pénitentiaire nationale (Apena), avance la Trinitéenne Sandra Honoré, représentante spéciale du secrétaire général (Ban Ki-moon) des Nations Unies en Haïti.
Pour cette raison, la Minustah a ouvert une enquête sur les causes de l’évasion du 10 août 2014.
« Cela peut arriver que, dans une famille, dans une société ou dans une administration, il y ait de bonnes et de mauvaises personnes. L’institution policière a pris des mesures pour les arrêter », réagit Desrosiers, appelant la population à faire le distinguo entre la police et le policier.
La police ne tolèrera aucun mauvais comportement de ce genre, tente de rassurer Desrosiers.
Sur les 329 fugitifs, environ 80 détenus ont été récupérés depuis le 10 août.
Entre-temps, du vendredi 1er août au jeudi 18 septembre 2014, 69 individus ont été arrêtés pour homicides, meurtres, viols sur mineurs, trafics illicites de stupéfiants, entre autres faits qui leur sont reprochés, indique Desrosiers, dressant un bilan des opérations menées par police.
Dix armes à feu, des munitions, des véhicules et de la drogue ont été saisis. [emb kft rc apr 22/09/2014 10:10]