P-au-P, 17 sept. 2014 [AlterPresse] --- Quinze parlementaires étasuniens ont adressé une lettre ouverte, datée du 15 septembre, au président du sénat haïtien, Simon Dieuseul Desras, pour lui demander d’agir rapidement en faveur du vote des amendements à la loi électorale au Sénat.
« Nous vous adressons cette lettre parce que nous croyons que vous pouvez aider à mettre un terme à cette impasse au Sénat, en facilitant l’émergence d’un quorum et débloquer le processus de la loi électorale actuellement au point mort », soutiennent-ils dans ce document dont a pris connaissance AlterPresse.
Ces parlementaires étasuniens incitent le président du Sénat haïtien « à faire preuve de leadership » et demande aux sénateurs haïtiens de « voter la loi électorale et permettre la tenue des élections » dans le pays.
Ces derniers ont promis leur soutien et celui du gouvernement fédéral des États-Unis pour aider à la tenue d’élections crédibles, honnêtes et transparentes.
Intervenant dans les médias, le sénateur Simon Desras rappelle « que les sénateurs sont élus comme lui » et ont « les mêmes droits ».
Desras parlant des six sénateurs opposés à la politique gouvernementale, reconnaît que « c’est une minorité démocratique ».
Ces parlementaires rappellent pour leur part, à leurs homologues étasuniens, qu’ils sont « des élus haïtiens ».
Le sénateur Moïse Jean Charles, membre des six, se dit « surpris » de la lettre des sénateurs et délégués des États-Unis et déclare que « ce ne sont pas les étrangers qui doivent dicter aux Haïtiens quoi faire ».
Des politiciens ont aussi réagi sur la question, entre autres, Mirlande Manigat, qui voit que cette démarche des élus étasuniens « n’a aucune importance sur le plan national ».
Elle questionne la « normalité » de la lettre, tout en regrettant « la réalité » d’une « relation asymétrique » entre les deux pays.
Les sénateurs de l’opposition maintiennent leur position. Ils continuent de réclamer la constitution d’un Conseil électoral provisoire (Cep) avec des représentants des organismes de la société civile. Ils craignent également que ce gouvernement ne soit pas à la hauteur pour organiser des élections crédibles dans le pays.
L’actuel Cep, est formé des représentants des 3 pouvoirs seulement, suivant une entente trouvée, baptisée Accord d’El Rancho, entre des partis politiques plutôt proches du pouvoir, l’exécutif et le parlement le 14 mars 2014 après des jours de négociations organisés sous la médiation de l’Église catholique en Haïti.
Les députés ont voté les amendements à la loi électorale le 1e avril et transmis au sénat au cours du même mois.
L’idée d’un nouveau dialogue entre les différents protagonistes, la présidence, les sénateurs et les partis de l’opposition reste encore une perspective.
Le vice-président du sénat Andris Riché a récemment appelé au compromis pour empêcher un bouleversement sociopolitique. [srh kft gp apr 17/09/2014 14 :10]