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Haïti-Accident : Deux femmes noyées et deux autres blessées dans l’effondrement d’un puits colonial à Dociné (Gonaïves)

Correspondance Exalus Mergenat

Gonaïves, 18 sept. 2014 [AlterPresse] --- Roselaine Excellent (35 ans, mère de 10 enfants dont 3 garçons et 7 filles), Sophonie Casséus (43 ans, mère de 9 enfants, dont 4 filles et 5 garçons) ont péri, le samedi 13 septembre 2014, des suites de l’effondrement d’un puits colonial (de plus de 15 pieds de profondeur), survenu à Dociné, une localité de la Petite Rivière de Bayonnais (3e section communale des Gonaïves), selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.

L’accident s’est produit aux environs de 4:00 pm (20:00 gmt).

Ces deux mères de familles tentaient de puiser de l’eau dans le puits colonial qui s’est brusquement effondré, rapporte un témoin du drame, Jean Wisler Mondestin.

Deux autres femmes, Jeanine Amisial et Eliana Delicé, ont été sauvées de justesse par des riverains qui les ont tirées, du fond du puits, à l’aide d’une corde.

Fracturées dans les débris de parois (en maçonnerie) abimées du puits, les deux survivantes de ce drame ont été transportées à la salle d’urgence de l’hôpital public La Providence des Gonaïves.

Cet incident a plongé cette localité notamment les familles éplorées dans une profonde consternation.

« Ma femme se trouvait à la maison. Elle a pris un récipient, me disant qu’elle allait chercher de l’eau. Environ 10 minutes plus tard, on m’a rapporté la nouvelle qu’elle venait de tomber dans le puits », témoigne, ému, Wilfort Pierre, debout entre les deux cadavres, dont celui de sa femme Sophonie Casséus.

Alerté, le juge de paix Blondel Petit-Frère s’est rendu sur les lieux et a dressé son procès-verbal de constat des décès.

« J’ai été informé de ce drame vers 7:00 pm (23:00 gmt). J’ai pu constater effectivement les corps sans vie de ces deux femmes, que les habitants ont tirés du fonds du puits. C’est vraiment triste de voir des femmes trouver ainsi la mort, après être venues puiser de l’eau », déplore le juge de paix.

L’effondrement du puits colonial à Dociné serait dû à l’absence de matériaux nécessaires - dont des pièces métalliques, auxquelles ont été substitués des morceaux de bois - servant de base à la margelle du puits.

Après avoir donné aux parents des victimes l’autorisation de lever les corps sans vie, le juge de paix a apposé des scellés sur le puits effondré.

Désormais interdite à l’utilisation, l’eau du puits servait à la lessive, au bain et à la cuisine.

Le juge de paix de la Petite Rivière de Bayonnais, Blondel Petit-Frère, appelle les responsables de la direction nationale de l’eau potable et d’assainissement (Dinepa) à prendre des dispositions, en vue de faciliter l’accès à l’eau potable des habitantes et habitants de Dociné.

Cet appel du juge de paix est réitéré par le directeur de l’école nationale de Dociné, Saintilus Fortilus.

« Les élèves de l’établissement, que je dirige pouvaient, eux aussi, être victimes dans l’effondrement du puits. A chaque recréation, ils se dirigent toujours vers ce puits, en vue de trouver de l’eau pour apaiser leur soif », fait savoir Fortilus.

En 2002, un puits préalablement creusé à l’école nationale de Dociné, s’était effondré sans faire de victime. [em kft rc apr 18/09/2014 10:00]