P-au-P, 12 sept. 2014 [AlterPresse] --- Les avocats de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide confirment le rappel des agents de l’Unité de sécurité générale du palais national (Usgpn), dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 septembre 2014.
« Depuis hier soir (la nuit du 11 au 12 septembre 2014), les autorités du palais national ont décidé d’enlever ce privilège » à Jean-Bertrand Aristide, informe Mario Beauvoir, l’un des avocats de l’ex-président, joint au téléphone par l’agence en ligne AlterPresse.
Le rappel des agents de l’Usgpn est en relation avec le dossier judiciaire, actuellement instruit par le juge Lamarre Bélizaire qui a rendu, cette semaine, une ordonnance de mise en résidence surveillée à l’encontre de Jean-Bertrand Aristide, reste convaincu l’avocat Beauvoir.
Aristide et plusieurs de ses proches sont épinglés par la justice pour un dossier de corruption, de blanchiment d’argent, de trafic de la drogue.
Cette démarche de rappeler les agents est « inquiétante », mais ne constitue qu’une « action de plus », car l’on avait déjà retiré, à l’ex-président, le véhicule officiel auquel il avait aussi droit, assimile, dans des déclarations à AlterPresse Me. Mario Joseph, autre avocat d’Aristide.
Les avocats ne sont pas en mesure de communiquer le nombre d’agents qui était affectés à la sécurité de l’ancien président.
Les défenseurs d’Aristide ont présenté une demande en récusation du juge Bélizaire, qui, pourtant, continue d’agir sur le dossier.
« Le pouvoir judiciaire a avalé les 2 autres pouvoirs », ce qui rend plus « impuissante » la justice haïtienne, en passe de « déclin », estiment les avocats d’Aristide.
Entre-temps, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) « n’a, jusqu’à présent, pas reçu de plainte par rapport au comportement du juge Bélizaire dans le dossier relatif à l’ancien président Jean-Bertrand Aristide », fait savoir Me. Dilia Lemaire à AlterPresse.
Outre les modes « irréguliers » de l’insertion de Lamarre Bélizaire dans le système judiciaire par le ministère de la justice, dirigé par Me. Jean Renel Sanon, l’opinion publique s’interroge sur les motivations du juge Bélizaire.
Après avoir exigé une mesure d’interdiction de départ à l’encontre d’Aristide, Lamarre Bélizaire a fait transformer, en peu de temps, un mandat de comparution en mandat d’amener, puis a émis une ordonnance de mise en résidence surveillée de l’ex-président.
Une disposition « illégale », qui n’existe pas dans le droit haïtien ; un régime non encore établi dans la législation haïtienne, soulignent plusieurs juristes questionnés par la presse nationale. [srh kft rc apr 12/09/2014 14:45]