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Haïti-Politique : Aucun policier national, mais des militants lavalas devant la résidence d’Aristide

P-au-P, 12 sept. 2014 [AlterPresse] --- Des dizaines de sympathisantes et sympathisants campent encore, ce vendredi 12 septembre 2014, devant le domicile de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, , observe l’agence en ligne AlterPresse.

Ils dénoncent l’ordonnance d’assignation à résidence, émise contre lui par le juge Lamarre Bélizaire.

La demeure de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, dans la commune de Tabarre (au nord-est de la capitale), devrait être encerclée par les agents de l’administration pénitentiaire nationale (Apena), tandis que des agents de la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) devraient surveiller le périmètre, selon l’ordonnance d’assignation à résidence.

La présence d’aucun policier national n’est, pourtant, remarquée, ce 12 septembre 2014, devant la résidence de l’ex-président.

Un dossier de corruption, de blanchiment d’argent, de trafic illicite de la drogue, implique Aristide et plusieurs de ses proches.

Depuis août 2014, des partisans lavalas viennent camper, de temps à autre, devant la résidence de l’ex-président en signe de solidarité.

Ce vendredi 12 septembre, aux environs de 11:00 am (15:00 gmt), plusieurs de ces protestataires étaient, encore une fois, çà et là, aux abords de la résidence de l’ex-président à Tabarre, dans un calme apparent, en vue d’exprimer leur colère contre la persécution orchestrée, disent-ils, par l’actuelle administration politique contre Aristide.

Les passantes et passants en voiture en profitent pour jeter un regard furtif et curieux sur ces groupes de protestataires.

Ce 12 septembre, la circulation était plutôt fluide.

Aucun agent de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ni de l’Apena n’ont été aperçus aux alentours de la résidence de l’ex-président.

« Martelly est trop faible pour arrêter Aristide », lâche l’un des sympathisants, visiblement frustré.

« Ils veulent réveiller Aristide dans son sommeil. Ils veulent nous retirer dans les élections. Ils nous mettent au défi pour voir si nous sommes vraiment des militants », clame une jeune femme à la vue des journalistes, en quête de la situation prévalant à Tabarre.

« Je ne suis pas seulement un militant. Je suis un révolutionnaire, prêt à prendre les armes », réplique, non loin, un jeune partisan de l’ex-président d’Aristide.

Martelly vient de faire une gaffe en privant l’ex président d’Aristide, dans la nuit du 11 au 12 septembre 2014, des membres de l’Unité de sécurité générale du palais national (Usgpn), attachés, jusque-là, à sa sécurité officielle, fustige un autre militant, proche du parti fanmi lavalas.

Il assimile cette action à un vaste complot pour assassiner Aristide.

Aristide a été privé des agents de la Pnh, affectés à sa sécurité, confirme Me Mario Joseph.

Les sympathisants lavalas promettent de rester mobilisés pour empêcher ce qu’ils considèrent comme une « tentative d’assassinat ».

Les récentes déclarations de la cheffe de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), la Trinidadienne Sandra Honoré, ne seraient pas bien reçues dans le camp lavalas.

Le jeudi 11 septembre 2014, la représentante du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) a appelé les protagonistes politiques au dialogue, en critiquant, notamment, l’attitude du groupe des six sénateurs et de l’opposition dans la crise préélectorale actuelle.

Des rencontres sont annoncées entre le président Joseph Michel Martelly, les six sénateurs en question, les partis de l’opposition et plusieurs autres représentants de la société, en vue de trouver une issue aux problèmes politiques et électoraux.

En retard depuis trois ans (l’année 2011), les élections - pour renouveler les deux tiers (2/3) du Sénat, la chambre des députés (112 élus) et les collectivités territoriales (140 conseils municipaux et 570 conseils d’administration de sections communales, Casec) - tardent encore à être matérialisées. [emb kft rc apr 12/09/2014 13:50]