Español English French Kwéyol

Haïti-Education : Quelles leçons tirer des soubresauts dans le système scolaire ?

La quantité de jours scolaires en Haïti, est le plus faible de la région, soit moins de 180 jours. Les écolières et écoliers haïtiens bénéficient, en moyenne, d’un temps d’instruction, inférieur au temps annuel de 850 heures à 1,000 heures, considéré comme la norme internationale minimale, reconnaît un document officiel. Au regard de l’expérience de l’année académique écoulée, y a-t-il des efforts sérieux pour réunir les conditions d’augmentation du temps annuel d’apprentissage dans les écoles et de l’amélioration des pratiques d’enseignement en Haiti ?

P-au-P, 12 septembre 2014 [Ayiti Kale Je / AlterPresse] --- La première semaine de l’année académique scolaire 2014 – 2015 ne s’est pas déroulée à plein régime, contrairement au vœu formé par le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), selon les observations de Ayiti kale je (Akj).

Élèves et professeurs manquaient à l’appel un peu partout sur le territoire national d’Haïti pour des raisons diverses. Plusieurs écoles, dont certaines situées en périphérie de la capitale, n’ont même pas ouvert leurs portes.

En dépit des dispositions annoncées, pour faciliter la réouverture des classes, les préparatifs, dans plusieurs écoles publiques, ont été insuffisants dans divers endroits du pays, notamment à l’Ile de la Gonâve, où la rentrée scolaire constitue un cauchemar.

Les différents lycées visités ont fonctionné timidement, malgré la campagne médiatique, lancée par le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle.

Seulement 20 pour cent se sont présentés en salle de classes, au lycée Fritz Pierre-Louis, où plusieurs classes ont été fusionnées, pour la circonstance, à cause du manque d’élèves et de professeurs.

Les élèves du lycée Anténor Firmin ont été renvoyés chez eux, en raison d’un manque de préparatifs pour les accueillir.

Plusieurs écolières du lycée du cent-cinquantenaire (lycée de jeunes filles) ont été remarquées sur la cour de l’école, alors que d’autres, assises dans leurs salles de classe, étaient en attente d’éventuels professeurs.

30 pour cent d’élèves ont été présents au lycée Alexandre Pétion.

« Lorsque vous (le gouvernement) ne voulez pas payer les professeurs, vous ne pouvez pas parler de réouverture des écoles », avance un professeur de Français, à qui l’Etat doit un an d’arriérés de traitements.

Il aurait dû y avoir d’autres mesures, prises à la base, pour préparer la réouverture des classes, comme le paiement des arriérés de salaires des professeurs, en plus des dispositions prises par le Menfp, estime cet enseignant.

A Fonds-Verrettes (Ouest), Depuis le début de la semaine, les portes des établissements scolaires publics et privés sont ouvertes. Des enseignants et directeurs sont présents, mais les élèves n’ont pas encore repris les cours.

Le lycée du centre-ville de Fonds-Verrettes, l’Ecole nationale de Fonds-Verrettes, celles situées dans les localités d’Oriani et de Gros Cheval, sont restés vides.

L’exception est l’école presbytérale mixte (catholique romaine) Sainte Croix, qui a fonctionné avec un effectif de 30% d’écolières et d’écoliers.

Même réalité dans les écoles de localités frontalières et dans d’autres écoles privées de la commune, qui n’ont pas reçu d’élèves.

Plusieurs parents se sont plaints de la dégradation de leur situation économique, à cause de la sécheresse qui a détruit les cultures à Fonds-Verrettes.

Des acteurs scolaires continuent à douter de la volonté des autorités de l’éducation à vouloir véritablement entamer, durant ce mois de septembre, la reprise des cours, repoussés en octobre, durant trois années consécutives (2011-2012, 2012-2013, 2013-2014), sous des prétextes questionnables.

Mais, un grand nombre se trouve durement affecté par le marasme économique, dû, entre autres, à l’absence de revenus et à une sécheresse de plus en plus impitoyable, qui frappe diverses parties du territoire national depuis plusieurs mois.

Les moyens économiques font défaut pour pouvoir acquérir les manuels scolaires, acquitter les frais exorbitants de rentrée, financer l’acquisition d’uniformes et d’autres matériels scolaires, malgré l’existence d’un programme dit de scolarisation universelle et gratuite (Psugo), dont la mise en œuvre, depuis 2011, serait de nature à mettre en péril l’enseignement-apprentissage en Haïti (cf : le Psugo, une menace à l’enseignement en Haïti ?, I, II et III, enquête d’Ayiti kale Je).

Certains parents supputaient une rentrée des classes plutôt en octobre 2014, comme durant les trois années précédentes, et pensaient pouvoir différer l’obligation incontournable de débours liés aux coûts de la rentrée des classes.

D’autres espèrent un sursis des directions d’écoles, afin de terminer le processus d’organisation familiale de la rentrée scolaire, d’ici début novembre 2014.

Le Menfp a, d’ailleurs, sollicité la compréhension des directions d’écoles, durant les mois de septembre et d’octobre 2014, vis-à-vis des parents qui éprouveront des difficultés à répondre à leurs obligations pour leurs enfants.

En ce qui concerne cette première semaine de classes, durant la deuxième semaine de septembre 2014, le constat est loin d’être celui d’une école "pour tous" !

Le manque de planification et la dilapidation des fonds publics dans l’organisation de carnavals inutiles de juillet (en 2012, 2013 et 2014) ont été souvent évoqués pour justifier le report de la rentrée des classes.

Fin août – début septembre 2014, les autorités politiques se sont abstenues de proférer des menaces à l’endroit des écoles qui, depuis de nombreuses années, s’étaient alignées sur le système international de démarrage scolaire, tous les ans, à partir de septembre.

Elles ont parallèlement adopté 12 mesures, annoncées le 10 août 2014, en grande manchette, par le Menfp, comme démarches initiales en vue d’une réforme en profondeur envisagée dans le système scolaire en Haïti.

Les plans détaillés de mise en oeuvre de ces mesures sont encore attendus.

En attendant d’analyser les perspectives à l’ouverture de la nouvelle année académique 2014-2015, Ayiti kale je se penche sur des éléments analytiques ayant marqué l’année écoulée 2013-2014 et susceptibles de dessiner des orientations pour les 10 mois à venir.

Une passerelle de négociation permanente

« En permanence, l’Etat doit avoir des négociations avec les syndicats d’enseignantes et d’enseignants » pour prévenir les remous ayant secoué le monde éducatif d’octobre 2013 à 2014.

C’est le souhait de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti (Cneh), regroupant pas moins de 90 associations enseignantes, pour que l’année scolaire 2014-2015 diffère de 2013-2014.

« L’un des signes qui auront à prouver tout, c’est l’application de la grille salariale contenant les conditions pour intégrer le métier, comment y faire carrière et comment prendre des promotions », comme professeur ou membre du personnel éducatif national, renforce Lourdes Edith Joseph, secrétaire générale de la Cneh.

La proposition de budget national, pour l’exercice 2014-2015, disposerait de provisions pour la mise en application de différents points de l’accord, signé entre le Menfp et les plateformes de syndicat d’enseignantes et d’enseignants.

Déposé en juin 2014 au parlement, par le ministère de l’économie et des finances (Mef), la proposition de loi de finances a été, en un tournemain, votée à la chambre des députés, dont la plupart des membres vouent un culte favorable aux tendances, vues et dispositions de l’actuelle administration politique.

Fin juin, début juillet 2014, les plateformes de syndicats d’enseignantes et d’enseignants semblaient se satisfaire des conclusions, issues des pourparlers avec le Menfp.

« Nous avons trouvé une amélioration, effective, des conditions salariales. Les professeurs ont reçu leurs reliquats sur le relèvement de traitements. Nous avons trouvé le statut particulier, en tant que professeurs. Nous avons toujours voulu une reconnaissance de la société et de l’Etat, dont nous attendons l’application dans les termes », font valoir les plateformes de syndicats d’enseignantes et d’enseignants.

Début mai 2014, le Menfp s’était vu obliger de rassurer les plateformes syndicales sur la question de relèvement de traitements et de paiement d’arriérés aux professeurs du secteur public.

« Le processus de relèvement de traitement des enseignantes et enseignants du secteur public est en cours. Ils recevront deux documents : leurs chèques et une souche, leur disant qu’ils vont recevoir tel montant à partir du mois d’avril 2014 », déclarait, le 6 mai 2014, à AlterPresse le titulaire du ministère de l’éducation et de la formation professionnelle, Nesmy Manigat.

« La question de grève survient du fait que tous les professeurs n’ont pas l’information au même moment » ....

Les plateformes des syndicats d’enseignantes et d’enseignants auraient alors déclenché leur mouvement de grève, du fait de ne pas se sentir encore touchées de cette disposition institutionnelle.

Plus tôt, en avril 2014, des négociations avaient repris, avec le Menfp, après de nouveaux mots d’ordre de grève, observés dans les écoles publiques par les professeurs en raison du non respect des premiers engagements pris.

Des journées de classe sans professeurs : écolières et écoliers des lycées et écoles nationales en ont connu pas mal.

Pour réclamer le retour des enseignantes et enseignants dans les salles de classe, des centaines d’élèves ont gagné les rues pendant plusieurs jours.

Des voix n’ont pas hésité à crier à la manipulation de la gent scolaire publique par des politiciens, qu’elles n’ont pas nommés.

Entre 30 à 60% d’augmentation de traitements, à partir d’avril 2014, était promise pour les 27,920 enseignantes / enseignants et cadres scolaires.

Le Menfp s’engageait à rechercher les moyens nécessaires à l’application graduelle, d’une grille salariale, basée sur un plan de carrière.

Supputations et conjectures

Au terme de l’année scolaire 2013-2014, ouvrant la période de vacances d’été, rien n’était encore clair sur la date et les préparatifs institutionnels pour la prochaine rentrée scolaire 2014-2015.

L’année académique écoulée a été ponctuée de manifestations d’élèves et de professeurs, de mouvements de grèves de professeurs, de perte de plusieurs semaines de classe (notamment dans les écoles publiques), de journées de négociation entre plateformes syndicales et le ministère de l’éducation nationale, d’irrégularités relevées dans le processus des examens d’Etat…

Depuis la montée au pouvoir, le 14 mai 2011, de Joseph Michel Martelly, la rentrée scolaire a été renvoyée à trois reprises.

Une nostalgie guetterait la prochaine rentrée des classes.

« Nous allons prendre toutes les dispositions pour que la rentrée scolaire soit faite en septembre », déclarait à Akj Reynold Telfort, coordonnateur général des programmes de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (Psugo), expliquant combien une telle disposition demeurait liée à tout un ensemble de préparatifs à assurer.

« Rien n’est encore officiel », précisait Telfort.

Pour sa part, la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti (Cneh) qualifiait cette ouverture scolaire - qui se faisait rarement en septembre depuis 3 années - de « grande tare » dans le système éducatif.

« Je pense que, cette année, des efforts seront déployés pour que l’ouverture de l’année scolaire soit faite en septembre. Nous sommes le seul pays des Caraïbes connaissant une telle situation. Ce qui influe sur la valeur des diplômes livrés et suscite des doutes sur les élèves formés dans le système », analysait Lourdes Edith Joseph.

La quantité de jours scolaires en Haïti, est la plus faible dans la région, soit moins de 180 jours.

Les écolières et écoliers haïtiens bénéficient, en moyenne, d’un temps d’instruction, inférieur au temps annuel de 850 heures à 1,000 heures, considéré comme la norme internationale minimale, reconnait un document du Menfp.

Telfort se garde toutefois d’utiliser le concept « jours scolaires » comme « indicateurs ».

« Je préfère parler d’heures effectives (…) Nous autres, nous insistons sur l’exploitation le plus que possible des heures de cours ».

« Nous allons rendre public tout un ensemble de mesures, en vue de favoriser l’exploitation effective du jour de classe. Un jour de classe doit être un jour de classe [bien exploité]. Chaque heure, que passe un enfant à l’école, doit être consacrée véritablement à l’apprentissage », insistait Telfort.

Quoi qu’il en soit, l’année scolaire 2013-2014 est faussée, aux yeux de la Cneh.

« Ce, dans plusieurs sens : vu le nombre d’élèves, qui devaient être munis de matériaux nécessaires, et de professeurs qui n’ont pas touché leurs salaires dans le cadre du Psugo. L’Etat n’est pas parvenu à nommer tous les professeurs. Il y a des retards de paiement de nombreuses années pour des enseignantes et enseignants. Tout cela constitue des handicaps, qui auront des répercussions sur les examens officiels (de juin et juillet 2014) », anticipait Lourdes Edith Joseph.

Année scolaire 2013-2014 en mode manifs, grèves et négociations…

L’année scolaire 2013-2014 a été émaillée de mouvements de protestation de professeurs à travers le pays.

Plusieurs journées de grèves ont été observées par les enseignantes et enseignants, réclamant de meilleures conditions de travail.

« L’Etat n’était pas prêt à dialoguer avec les syndicats enseignants. Il n’était également pas prêt à ouvrir des négociations officielles avec nous. C’est ce qui explique pourquoi nous sommes vu obliger d’entrer en grève afin de contraindre les autorités à s’asseoir avec nous, pour dialoguer sur les conditions de travail, particulièrement sur les conditions salariales », a, alors, fait savoir Lourdes Edith Joseph de la Cneh.

A plusieurs reprises, au cours de l’année académique écoulée, les plateformes de syndicats d’enseignantes et d’enseignants, dont font partie la Cneh et l’Union nationale des normaliens d’Haïti (Unnoh), se sont entretenues avec le ministère haïtien de l’éducation nationale et de la formation professionnelle.

En janvier 2014, un protocole d’accord a été signé entre les deux entités.

Un relèvement salarial, basé sur une grille proposée par l’Office de management des ressources humaines (Omrh), de concert avec le ministère de l’économie et des finances, a été convenu.

Son application était prévue à partir du mois d’avril 2014, après le vote, au parlement, de la loi de finances 2013-2014 révisée, dans laquelle a été ajouté un montant de près de 800 millions de gourdes en vue de l’augmentation de traitement des professeurs (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui).

Impact des jours scolaires ratés sur les examens de fin d’année

« L’enseignement-apprentissage est tout un processus, résultant du travail fait en classe avec les enfants et les évaluations. Les évaluations constituent la preuve d’un travail bien ou mal fait, de l’assimilation des connaissances et de leur approfondissement ».

Les jours scolaires ratés risquent d’avoir des conséquences sur les résultats des examens, craignait fortement la Cneh.

« Le plus souvent, lorsqu’on parle de résultats des examens, on ne voit pas les intrants, on ne tient pas compte de ce qui a été fait au début, ni de la personne qui professait aux élèves », signalait la secrétaire générale de la Cneh.

L’organisation syndicale a également relevé de nombreux cas d’irrégularités dans le cadre du processus d’organisation des examens officiels, dont ceux de baccalauréat 1re partie, et dans les textes d’examens de la 6e année fondamentale de juin 2014.

Cependant, la surveillance aux examens de 2014 était exclusivement assurée par des enseignants et la correction par des enseignants formés à cet effet.

Le port de l’uniforme n’était pas une exigence, mais fortement conseillé aux élèves aux examens officiels, selon le compte Twitter du ministre de l’éducation nationale, Nesmy Manigat.

Pendant que la deuxième consigne a été plus ou moins respectée, l’Unnoh affirmait avoir constaté le non respect de la première mesure, puisque de nombreux surveillants - dans certains départements du pays - ne faisaient pas partie du système éducatif.

En dépit des jours d’école perdus, à la suite de différentes perturbations dans le fonctionnement des écoles publiques, le Menfp a maintenu les dates initiales.

Une première série d’examens officiels, qui a démarrée le 17 juin, a pris fin le jeudi 11 juillet 2014 avec les examens du Baccalauréat 2e partie.

Un total de 770,240 candidates et candidats ont pris part aux examens officiels de cette année, selon les chiffres du Menfp, assurant qu’une économie de 104 millions de gourdes a été faite sur les 560 millions de gourdes, qui devraient être dépensées pour les épreuves officielles.

A la publication des résultats des examens officiels, 25% des élèves de 6e année fondamentale, et 28% des élèves en 9e année fondamentale ont échoué aux examens nationaux, tandis que 70% des élèves en baccalauréat 1re partie (Bac I) et 50% en baccalauréat 2e partie (Bac II), à l’échelle nationale, n’ont pas réussi à la session ordinaire de juin-juillet 2014.

« 417 écoles à l’échelle nationale ont eu 0 admis pour la 6e année fondamentale, 80 écoles sont en-dessous de 10% d’admis et 800 autres écoles sont en-dessous de 20% d’admis en 6e année ».

Parmi les dispositions envisagées pour prévenir le manque de réussite aux examens officiels d’Etat, le Menfp organisera des évaluations nationales ciblées, à partir de la 4e année fondamentale, sur des disciplines de base.

Mais, à partir de l’année académique 2014-2015, les établissements scolaires assureront, eux-mêmes, l’évaluation des apprentissages en fin de 6e année fondamentale ainsi que des élèves de la classe de première (communément appelée classe de rhéto).

Les élèves de la promotion de rhéto 2013-2014 et des promotions des années antérieures, ayant échoué aux examens d’Etat, doivent refaire et réussir ladite classe dans une école reconnue, comme condition de leur participation aux examens de fin d’études secondaires.

Le baccalauréat permanent, institué par l’arrêté présidentiel du 26 mars 2007, demeure en vigueur. Il ne concerne que les candidates et candidats recalés des classes terminales de 2013-2014 et des années antérieures, selon des modalités à déterminer par le Bureau national des examens d’Etat (Bunexe).

Les établissements scolaires, publics et privés, dont le taux de réussite est inférieur ou égal à 20%, dans les derniers examens officiels d’Etat, seront placés, pendant 2 ans, sous la surveillance de comités de gestion qui accompagneront les directions et les professeurs de ces établissements.

L’opinion publique attend de voir les applications concrètes des mesures adoptées, non encore observées au début de la nouvelle année académique 2014-2015. [akj apr 11/09/2014 16:00]

…………….

Ayiti Kale Je » (http://www.ayitikaleje.org/) est un partenariat établi entre AlterPresse (http://www.alterpresse.org/), la Société d’Animation et de communication sociale (Saks -http://www.saks-haiti.org/), le Réseau des femmes animatrices des radios communautaires haïtiennes (Refraka), les radios communautaires et des étudiants de la Faculté des sciences humaines (Fasch)/Université d’État d’Haïti (Ueh).