P-au-P, 10 sept. 2014 [AlterPresse] --- Un atelier de deux jours se déroule à Pétionville (est de la capitale), avec des membres du système judiciaire et les acteurs de la société civile, afin de les sensibiliser autour de l’importance de la loi de la paternité, la maternité et la filiation, ainsi que sur les actions à entreprendre pour parvenir à son application.
Les réflexions se déroulent, le 10 septembre, avec les avocats et les juristes, qui sont dans l’immédiateté de l’application de cette loi, et avec les membres des organisations de la société civile, le jeudi 11 septembre 2014.
L’idée, c’est de « faire connaître aux gens, au public, cette loi votée », soutient la directrice aux affaires juridiques du ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf), l’avocate Tessy Romulus, en charge de la coordination de l’atelier.
Cet atelier devra favoriser une meilleure compréhension de cette nouvelle loi et parvenir à son utilisation dans les tribunaux.
Pour la responsable, cette loi est « révolutionnaire ».
Elle regrette le fait que beaucoup pourraient estimer qu’elle porte « atteinte au mariage », dans la mesure où elle consacre l’égalité entre les enfants nés dans le mariage et ceux nés dans les unions libres.
Pascale Solages, spécialiste en genre, participante à l’atelier, loue cette loi qui vient « protéger chaque citoyenne et citoyen de ce pays ».
Selon Pascale Solages, cette loi « apporte un changement sur toute la société haïtienne ».
« C’est une loi qui a été promulguée trop tard, mais c’est quand même victoire », ajoute-t-elle.
Les organisations féministes, à l’image de la Solidarité des femmes haïtiennes (Solidarite fanm ayisyèn/Sofa) et Kay fanm considèrent cette loi comme « un pas » dans la bataille des droits des femmes et promettent de « continuer la bataille ».
Promulgué dans le journal officiel « le Moniteur », le 4 juin 2014, ce nouveau cadre légal reconnaît la quête de la paternité ou de la maternité pour les enfants et la jouissance des mêmes prérogatives pour tous les enfants.
Il permet également aux hommes d’intenter une action en justice, s’ils doutent d’être le père biologique d’un enfant.
La loi a été votée le 10 mai 2010 à la chambre des députés et le 12 avril 2012 au Sénat. [srh kft gp apr 10/09/2014 14:50]