P-au-P, 1er sept. 2014 [AlterPresse] --- L’organisation syndicale, l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh), demande au Ministère de l’éducation et de la formation professionnelle (Menfp) de s’asseoir avec toutes les associations et toutes les directions des écoles privées, pour pouvoir donner aux parents un délai de deux mois (septembre à octobre) pour payer les frais scolaires de la rentrée scolaire.
C’est l’une des propositions de l’Unnoh en vue de faciliter la réouverture des classes, prévue pour le lundi 8 septembre 2014.
Durant les deux premiers mois (septembre et octobre) de l’année académique 2014-2015, toutes les écoles publiques et privées devraient accepter de recevoir les élèves en civil, recommande l’Unnoh à l’Etat.
Le coordonnateur de l’Unnoh, Josué Mérilien, appelle à une mobilisation sociale pour la mise sur pied d’écoles publiques véritables, devant permettre aux parents haïtiens de ne plus vivre de situation chaotique à chaque réouverture des classes.
L’année dernière, la rentrée des classes a été reportée pour le 1er octobre 2013, au lieu du lundi 2 septembre 2013 (date officiellement donnée) à cause de raisons « techniques » et du retard enregistré dans la publication des résultats de la session ordinaire 2013 du baccalauréat haïtien.
Des dispositions, en termes de subventions de manuels et de mise en place d’infrastructures scolaires, annoncées par le Menfp pour faciliter la rentrée scolaire de l’année académique 2014-2015, semblent ne pas convaincre plusieurs syndicats et parents concernés.
« La réouverture des classes pose un problème pour tous les parents, quand on sait que plus de 85% des écoles en Haïti sont des écoles privées. Dans ce cas, si l’on n’a pas d’argent, on ne pourra pas les fréquenter », déplore Mérilien.
Sans une augmentation d’écoles publiques en fonctionnement sur le territoire national, la société sera toujours confrontée à un malaise à chaque rentrée des classes, vu le nombre élevé de parents qui n’ont pas d’emplois dans le pays.
« C’est un crime social, qui mérite rapidement réparation. Chaque année, il faut que les parents aient en leur possession une somme exorbitante pour payer l’écolage de leurs enfants ».
Plusieurs parents ont clairement exprimé leur désarroi par rapport aux coûts excessifs des écoles, qui contribuent « vraisemblablement à appauvrir la classe moyenne de la société haïtienne ».
« Ceux qui ont des moyens enverront leurs enfants à l’école, alors que d’autres ne pourront pas le faire. Une situation, qui tend à aggraver la question d’inégalité sociale et à renforcer les frustrations dans le pays », déplore l’Unnoh.
La réouverture des classes est liée à la question du paiement des arriérés de salaire des professeurs, relève, par ailleurs, l’organisation syndicale.
Un ensemble de mesures, adoptées par le Menfp en vue de redresser le niveau du système éducatif haïtien ont laissé perplexes des syndicats d’enseignants. [jep emb rc apr 01/09/2014 10:50]