Español English French Kwéyol

Médias : Halte au fanatisme et aux intimidations contre la presse en Haïti, réclame l’Anmh

P-au-P, 28 août 2014 [AlterPresse] --- L’Association nationale des médias haïtiens (Anmh) exprime son inquiétude par rapport au « fanatisme, à « une recrudescence des vieilles pratiques d’intimidation contre la presse » et à une « soi-disant toute puissance de certaines autorités publiques », en Haïti.

Traduite dans une position publique, transmise à AlterPresse, cette inquiétude de l’Anmh apparaît dans un contexte où la journaliste, Roney Innocente Desgranges, et le propriétaire de Radio Télévision Plus, Gibson Bazile, dans la ville de Petit-Goâve (à 68 km au sud de Port-au-Prince), reçoivent des menaces écrites, accompagnées de projectiles de la part d’individus se réclamant proches du député Jacques Stevenson Thimoléon, allié du pouvoir en place.

Thimoléon a rejeté les accusations portées contre lui, dans des déclarations à AlterPresse.

« Personne, aussi puissante qu’elle puisse être momentanément, aucun pouvoir, aucun fonctionnaire, aucun élu, aucun responsable politique ne saurait prétendre au bâillonnement de la liberté d’expression, sous prétexte que l’information, vérifiée et diffusée par un média, le dérange, irrite ses fanatiques et contrarie ses intérêts du moment », rappelle l’Anmh.

La liberté d’expression, le droit et le devoir d’informer sont garantis par la Constitution et constituent des « acquis issus des difficiles luttes », menées par le peuple haïtien pour que l’Etat de droit voie le jour, ajoute-t-elle.

Ni les médias ni la population ne seront jamais prêts à lésiner sur ces questions et accepter le projet de « marche-arrière » pour « museler la presse ».

Les articles 28, 28.1 et 28.2 de la Constitution de la République d’Haïti de 1987 garantissent ces droits humains fondamentaux, dans le sillage de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits humains.

« Les règles de l’éthique, qui président au fonctionnement des médias, garantissent leur libre accès à [toutes les citoyennes] tous les citoyens qui peuvent, à tout moment, contredire, réagir, rectifier preuves à l’appui, toute information diffusée par un média, qui ne serait pas vraie et qui relèverait du délit de presse. Par ailleurs, la loi prévoit les modes de recours, en cas de délit de presse », souligne la note de l’Anmh.

L’Association nationale des médias haïtiens appelle l’Etat, les institutions, les autorités décentralisées, les groupes organisés de la société civile, les citoyennes et citoyens à s’impliquer, en vue de « la consolidation irréversible » des acquis de la démocratie, des « garanties et pratiques » inhérentes à l’Etat de droit.

L’Anmh insiste sur la nécessité de « mettre fin à l’impunité, qui alimente les réflexes de représailles, les menaces grossières, les tentatives d’intimidation contre [toute citoyenne] tout citoyen, en général, et contre la presse, en particulier, quand elle exerce sa prérogative d’informer convenablement la population, dans le respect des normes ». [efd emb rc apr 28/08/2014 13:47]