P-au-P, 28 août 2014 [AlterPresse] --- Environ une vingtaine de cadres d’institutions publiques ont dégusté, le mardi 26 août 2014, des plats nationaux naturels (sans aucun ingrédient chimique), préparés par un groupe de bénéficiaires d’un programme de formation et d’insertion professionnelles, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Cette initiative d’encourager des emplois porteurs pour les jeunes, par la promotion de plats nationaux naturels, entre dans le cadre du concours manje lakay, organisé par la coordination nationale de Terre des hommes Suisse en Haïti.
C’est un « jour spécial ».
« Nous attendons que nos dix doigts (de chacune et de chacun) nous permettent de décrocher des contrats (commandes) de plats réguliers », affirment Jessica Charles et Jean Gardy Olivier – du groupe Goute, pa lese (Goutez et soyez accros).
Ils affirment leur optimisme, à l’instar de leur collègue Sonia Calixte, qui anticipe combien les invités à la séance de dégustation (du 26 août 2014) vont « jusqu’à manger leurs doigts ».
Loin d’être uniquement une séance de dégustation ordinaire, le vin goute (Viens goûter) constitue « une fenêtre, à travers laquelle les jeunes participantes et participants peuvent créer des contacts, tisser des réseaux de potentiels clients ou employeurs », précise Colette Lespinasse, chargée de ce projet à la branche en Haïti de Terre des hommes Suisse.
Un groupe de 3 jeunes (deux filles et un garçon) ont reçu les invités, à qui ils ont offert un repas basé sur un thème culinaire à forte dose de djondjon(champignons comestibles locaux).
Potage, cabri, maïs, riz, le djondjon national est dans toutes les bouches.
Les invités, femmes et hommes, semblent se régaler, à la mine « réjouie » de leurs visages et à la vitesse, avec laquelle ils portent les fourchettes et les cuillères à la bouche.
Avant cette séance de dégustation, avec les institutions publiques, d’autres vin goute ont été organisés avec des membres de personnel du commerce, des banques et des organisations non-gouvernementales.
Privilégier le produit local et biologique
Un fort accent est mis sur les produits locaux et biologiques, dans la préparation des mets.
Aussi, les jeunes, issus majoritairement de milieux difficiles, disent-ils vouloir prendre en compte la « santé de [leurs éventuels] clientes et clients ».
« Nous insistons sur une culture du local. Une façon de valoriser la production nationale biologique », indique Lespinasse, soulignant aussi la nécessité d’un « retour à une série de pratiques traditionnelles de cuisine haïtienne, qui ont tendance à disparaître, de nos jours, dans la consommation nationale ».
Les responsables de Terre des Hommes Suisse en Haïti annoncent l’inauguration prochaine de la « Maison des jeunes », qui se spécialisera dans la formation complémentaire et se positionnera comme une référence en placement des jeunes à la recherche d’emplois, entre autres.
Terre des Homme Suisse en Haïti met en ouvre ce programme, depuis 2011, de concert avec l’Ecole nationale des arts et métiers (Enam) et avec le soutien financier de « Chaîne du bonheur », une organisation suisse.
270 jeunes en « situation de grande vulnérabilité », dont les deux tiers sont de jeunes filles, ont déjà eu une formation en carrelage, électricité, hôtellerie et restauration.
85 autres sont en cours de formation en carrelage, plomberie et carrosserie.
Une flotte de 160 nouvelles et nouveaux doivent bénéficier de ce programme de formation et d’insertion professionnelle.
Une demi-douzaine d’organisations haïtiennes, œuvrant dans la défense et la promotion des droits des enfants et des jeunes, participent à ce programme.
En vue de créer des réseaux et de mettre les bénéficiaires, de ce programme de formation et d’insertion professionnelles, en contact avec d’éventuelles clientes et d’éventuels clients, la coordination nationale de Terre des hommes Suisse en Haïti a réuni environ une vingtaine de cadres d’institutions publiques, autour de mets et plats préparés par des jeunes ayant bénéficié d’une formation. [jwc efd emb rc apr 28/08/2014 0:00]