P-au-P., 27 août 2014 [AlterPresse] --- Des centres d’examens, accueillant les candidates et candidats pour les épreuves du baccalauréat (1re et 2e parties) durant la session extraordinaire (25 - 28 août) 2014, sont jugés inappropriés par des responsables de syndicats d’enseignantes et enseignants haïtiens.
« Il y a des irrégularités. Elles sont, à première vue, liées à la question de centres d’examens inappropriés », rapporte Edens Cadet, responsable de la coordination communale (Port-au-Prince) de l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh).
« Il y a des salles qui sont complètement dans l’obscurité (le noir) [à un moment de la journée]. C’est quelque chose de grave », déplore-t-il.
109,828 candidates et candidats, dont 85,784 en Rhéto et 24,044 en Philo, prennent part aux épreuves officielles du baccalauréat (1re et 2e parties), durant la session extraordinaire 2014.
L’Unnoh, qui recommande d’inspecter les établissements scolaires, avant de les choisir comme sièges, serait en phase de recueillir des données pour évaluer l’organisation des épreuves de la session extraordinaire 2014 du baccalauréat, en différents points du territoire national.
« Les mobiliers ne sont pas adaptés aux élèves. C’est le cas de la majorité des écoles. Si l’on considère une école de primaire comme siège, cela va toujours se produire », critique, pour sa part, la secrétaire générale adjointe de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs haïtiens (Cneh), Magalie Georges, qui faisait office de responsable de siège d’examens dans une école pour enfants, comportant 14 salles.
Le port de l’uniforme, fortement souhaité cette année par le Ministère de l’éducation et de la formation professionnelle (Menfp), ainsi que l’interdiction formelle, faite aux candidates et candidats, d’introduire les téléphones cellulaires dans les centres d’examens n’ont, entre autres, pas été suivis à la lettre.
Plusieurs candidates et candidats sont allés subir les épreuves, en civil, cette semaine dans certains sièges d’examens de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, observe AlterPresse.
De nombreux candidats ajournés, munis de leurs cellulaires, ont été aussi remarqués, non seulement dans diverses rues de la capitale Port-au-Prince, mais également tout autour des sièges.
Au moins une dizaine de téléphones cellulaires saisis ont été jetés dans un récipient rempli d’eau, confie à AlterPresse une jeune candidate qui composait dans un centre d’examens, situé dans la commune de Delmas.
« La question de téléphone représente un problème majeur » , estime Edens Cadet, soulignant combien cette réalité a été « gérée » dans le centre d’examens, où il est affecté.
Dans certains cas, les élèves sont invités à déposer leurs cellulaires à la direction de l’école, avant d’entrer en salles d’épreuves.
Des cellulaires, en pleines salles d’examens, ont été malgré tout saisis entre les mains de candidates et candidats réticents.
De telles difficultés, enregistrées au cours des examens officiels d’Etat, n’auraient pas cours si l’apprentissage à l’école était fait dans de bonnes conditions, relève la secrétaire générale adjointe de la Cneh.
« L’apprentissage ne change pas. On ne mise pas trop sur la rentrée scolaire et sur ce qui se fait en salle de classe ».
La Cneh lance un cri d’alarme sur « le risque d’avoir, à l’avenir, des générations d’enfants qui ont été à l’école, mais qui ne sachent vraiment ni lire ni écrire ».
Comme à l’accoutumée, en session extraordinaire, depuis plusieurs dizaines d’années, les élèves recalés composent uniquement dans les matières, pour lesquelles ils n’ont pas obtenu leur moyenne à la session ordinaire.
Pour le premier jour, les candidates et candidats de Philo ont composé en Philosophique dans la matinée et en Biologie, alors que ceux de Rhéto (A, B, C) ont subi respectivement les épreuves de littérature et de physiologie (Géologie / physiologie en Rhéto D).
Le mardi 26 août 2014, les candidates et candidats de Philo et de Rhéto sont examinés en sciences sociales et chimie, et le mercredi 27 août en mathématiques et anglais.
Le département de l’Ouest, qui accueille l’effectif le plus élevé avec 71,486 candidats, dont 57,064 en Rhéto et 14,422 en Philo, est suivi du Nord avec 7, 893 candidats, dont 6,603 en Rhéto et 1,290 en Philo.
L’effectif le plus faible vient des Nippes (une partie du Sud-Ouest) avec 1,766 candidats, dont 1,332 en Rhéto et 434 en Philo, selon le Bureau national des examens d’Etat (Bunexe).
70% des élèves en baccalauréat 1re partie (Bac I) et 50% en baccalauréat 2e partie (Bac II), à l’échelle nationale, n’ont pas réussi à la session ordinaire des examens officiels 2014.
Pour pallier à la situation d’échecs récurrents, que connaît le système éducatif haïtien, le Menfp a pris 12 mesures qui laissent perplexes des syndicalistes sur leur applicabilité.
La nouvelle rentrée académique 2014-2015 est prévue pour le lundi 8 septembre. [mm emb rc apr 27/08/2014 0:00]