P-au-P, 22 août 2014 [AlterPresse] --- Les avocats Newton Louis St-Juste et André Michel sont convoqués, pour le mardi 2 septembre 2014, par le barreau de l’ordre des avocates et avocats de Port-au-Prince, apprend AlterPresse.
Cette convocation survient au lendemain d’une nouvelle plainte déposée, le lundi 18 août 2014, par les 2 avocats contre le président Joseph Michel Martelly, le premier ministre Laurent Salvador Lamothe et le ministre de la justice Jean Renel Sanon, pour leur implication dans « des actes criminels », dont « la libération » des centaines de criminels à la prison civile de Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de la capitale).
329 détenus - dont Clifford Brandt, arrêté pour kidnapping en octobre 2012 - se sont évadés, le dimanche 10 août 2014, de cette prison, en emportant une douzaine de fusils et une lance de gaz lacrymogènes.
42 fugitifs du 10 août, parmi eux Clifford Brandt (capturé, en compagnie de 2 autres évadés, en République Dominicaine), ont été repris, à date, par la police nationale d’Haïti (Pnh).
« Cette convocation fait suite à notre plainte contre les plus hautes autorités de l’Etat, concernant la libération de plus de trois cents criminels », indique Me. André Michel, joint au téléphone par l’agence en ligne AlterPresse.
Dans cette plainte, les deux avocats demandent l’ouverture d’une information pour déterminer le degré de participation de ces plus hautes autorités de l’Etat dans cette évasion suspecte.
Il s’agit « d’une libération de ces prisonniers, en faveur de Clifford Brandt ».
« C’est immoral » de constater que des autorités qui ont la responsabilité de garantir la sécurité dans le pays, relâchent des criminels, considèrent les 2 avocats.
Ils pointent du doigt, Martelly et Lamothe, dans l’évasion du 10 août 2014.
Les 2 avocats craignent que leur convocation participe d’une manoeuvre visant à les radier de l’ordre des avocats à Port-au-Prince, et porter, ainsi, un rude coup à la lutte démocratique.
Les 2 avocats dénoncent constamment plusieurs dérives du gouvernement, dont l’utilisation de fonds du trésor public par la famille présidentielle.
Une sommation, déposée en 2012 contre la famille présidentielle, est bloquée par la justice haïtienne (sous coupe réglée de l’exécutif) depuis le décès, le samedi 13 juillet 2013, du juge Jean Serge Joseph qui instruisait l’affaire mettant en cause la femme du président, Sophia Saint-Rémy, et leur fils Olivier.
Avant son décès, le juge Jean Serge Joseph avait pris une décision historique, en demandant la comparution du premier ministre Lamothe par-devant la justice, à titre de témoin. [jep emb rc apr 22/08/2014 14:20]