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Haïti - Justice : L’arrestation d’Aristide serait toujours attendue, malgré une demande en récusation du juge d’instruction

Un dossier politique, dénonce le Rnddh

P-au-P, 23 août 2014 [AlterPresse] --- Le juge d’instruction Lamarre Belizaire, récusé par une requête des avocats de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, dit attendre l’arrestation de ce dernier, de gré ou de force, par les forces policières, selon une information diffusée par le site du journaliste Guyler C. Delva.

Le juge aurait rejeté « les allégations, selon lesquelles le mandat d’amener, émis à l’encontre d’Aristide, ne tiendrait (plus) », rapporte le journaliste et ancien secrétaire d’Etat à la communication du gouvernement actuel.

Lamarre critique le retard, mis par la police à amener Aristide devant lui, ajoute Delva, indiquant que le juge aurait démenti les informations faisant croire qu’il aurait accordé un sursis sur le mandat d’amener.

Ce mandat d’amener aurait été décerné contre l’ancien président (2001-2004), parce qu’il n’a pas répondu, le mercredi 13 août 2014, à la convocation du juge au cabinet d’instruction.

Cette convocation s’inscrivait dans le cadre d’une enquête criminelle sur des cas de corruption, de détournement de fonds publics et de trafic illicite de stupéfiants, dans lesquels Aristide serait impliqué.

La demande en récusation, faite par les avocats d’Aristide contre Lamarre, a soulevé des questionnements sur une éventuelle suspension dans l’exécution du mandat d’arrêt émis contre l’ex-président.

Dans l’intervalle, il n’y a pas eu de confirmation des rumeurs, sur une éventuelle intervention de la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) pour procéder à l’arrestation d’Aristide dans sa résidence à Tabarre (municipalité au nord-est de la capitale).

Depuis la mi-août 2014, des partisans lavalas campent devant la résidence de l’ex-président en installant des barricades de pierres et de pneus usagés enflammés.

Le vendredi 22 août 2014, l’ex-premier ministre d’Aristide, Yvon Neptune, a été entendu au cabinet d’instruction de Lamarre Bélizaire.

Evidemment, rien ne filtre sur la teneur de l’audition de Neptune.

Le traitement du dossier d’Aristide est politique, estime le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), Pierre Espérance, joint au téléphone par AlterPresse.

« Ce dossier doit être traité par un autre juge qui entend respecter la loi. Le juge Lamarre manque de caractère et de tempérament. Il se met à genou devant l’exécutif », fustige le Rnddh.

« Lamarre devrait se retirer dans ce dossier. S’il y reste, c’est parce qu’il a un intérêt personnel. Il n’est pas une garantie dans ce dossier ».

Le juge d’instruction du dossier ne fait pas partie des magistrats, formés pour travailler sur les questions de crimes financiers, souligne le Rnddh, rappelant, du coup, combien, sous la gestion du président d’Aristide, il y a eu des cas de corruptions et malversations. [emb rc apr 23/08/2014 0:00]