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Haïti-Justice et Politique : Le juge Lamarre Bélizaire « récusé » par les avocats de Jean-Bertrand Aristide

P-au-P, 18 août 2014 [AlterPresse] --- Les avocats de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide ont décidé de récuser le juge d’instruction Lamarre Bélizaire, chargé, jusque-là, d’instruire un dossier sur des cas de corruption, de détournement de fonds publics et le trafic illicite de stupéfiants.

Mario Beauvoir, un des avocats de Jean-Bertrand Aristide, estime « partial » le magistrat Lamarre Bélizaire.

« Le juge travaille pour un camp (…) au détriment de la justice ».

« Nous autres, nous ne sommes pas prêts de collaborer avec un juge partial », soutient l’avocat Mario Beauvoir.

« Nous l’avons récusé », ajoute-t-il.

Cette démarche a été entreprise à la fin de la semaine écoulée (10 au 16 août 2014).

Tous les avocats de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, dirigeant référentiel du parti Fanmi Lavalas, nient avoir reçu des mandats du juge Bélizaire.

« Ce ne sont que des rumeurs », disent-ils.

Dans un premier temps, il était question d’un mandat de comparution qui a vite été transformé en un mandat d’arrêt.

Des sympathisants de Jean-Bertrand Aristide ont manifesté leur solidarité à leur « leader », en campant devant l’entrée de sa résidence située à la commune de Tabarre (nord-est de la capitale).

Ils ont utilisé des pneus usagés enflammés et des pierres pour dresser des barricades, non loin de la demeure de l’ancien chef d’État.

Les politiques de l’opposition voient, dans cette démarche judiciaire contre Aristide, une tentative de l’équipe au pouvoir de barrer la route aux candidates et candidats lavalassiens, qui comptent participer dans les prochaines élections.

« La liberté individuelle » de Jean-Bertrand Aristide est « menacée », déclare Mario Joseph, un autre avocat de Jean-Bertrand Aristide.

Par ailleurs, les avocats de Jean-Bertrand Aristide ont également déposé « une pétition » devant la Cour interaméricaine des droits humains (Cidh).

Une requête, visant à demander une garantie de « la protection des droits de Jean-Bertrand Aristide », d’après Mario Joseph.

Tout a commencé avec la publication, au cours de la première semaine du mois d’août 2014, d’une liste de plus d’une trentaine de personnalités essentiellement Lavalas, frappées ouvertement d’interdiction de départ. [srh kft rc apr 18/08/2014 16:30]