P-au-P, 18 août 2014 [AlterPresse] --- Des traces de pneus usagés enflammés jonchent les rues de plusieurs artères, dans la zone métropolitaine de la capitale (Port-au-Prince), tôt dans la matinée de ce lundi 18 août 2014, constate AlterPresse.
Associés, par endroits, à de grosses pierres - comme pour annoncer de possibles barricades -, ces pneus usagés, carbonisés pour la plupart, sont remarqués à divers endroits du centre-ville de Port-au-Prince, à Carrefour-Feuilles (périphérie sud-est), Nazon, dans les communes de Delmas (nord-est) et de Cité Soleil (nord).
Même constat sur la route parallèle à la route nationale No 1 (en direction du Nord d’Haïti), dans la zone appelée wout nèf, qui traverse la grande agglomération de Cité Soleil. Des pneus usagés enflammés ainsi que des pierres étaient notamment remarqués à l’entrée du pont métallique, jeté sur la rivière grise (vers la mer).
Non loin du parc industriel métropolitain de Port-au-Prince, à plusieurs dizaines de mètres du monument appelé « 3 mains » (vers l’ouest), le corps d’un homme sans vie a été observé.
Les barricades de pneus usagés enflammés étaient déjà visibles, le week-end écoulé, en plusieurs points, notamment sur la route dénommée Boulevard du 15 octobre (1994 = date correspondant au premier retour d’exil de Jean-Bertrand Aristide, après le coup d’Etat du 30 septembre 1991), dans la municipalité de Tabarre (au nord-est).
Spécialement, sur le boulevard du 15 octobre, depuis dimanche après-midi 17 aout jusqu’à ce lundi 18 août, les automobilistes sont contraints de jouer en spirale (à la serpentine), pour pouvoir se frayer un chemin entre des lots de pierres concassées, des morceaux de planches et des résidus de pneus usagés enflammés.
Des groupuscules de militants pro-Aristide continuent de se rassembler autour et devant la résidence de l’ex-président Aristide.
Des tirs sporadiques ont été aussi entendus dans plusieurs zones de la capitale.
Ces signes font craindre d’éventuels soulèvements contre le pouvoir en place.
Le jeudi 14 août 2014, des manifestantes et manifestants, proches du parti Fanmi lavalas, ont dressé des barricades de pneus usagés enflammés à Tabarre (périphérie nord-est), devant la résidence de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, en signe de protestation contre un mandat d’amener qui aurait été décerné contre ce dernier par le juge d’instruction controversé, Lamarre Bélizaire, dans le cadre d’une enquête criminelle pour corruption, détournement de fonds publics, blanchiment d’argent de la drogue.
Ce mandat d’amener survient après la non comparution d’Aristide, le mercredi 13 août 2014, au cabinet d’instruction, où il aurait été convoqué par Lamarre Bélizaire. [emb kft rc apr 18/08/2014 09:55]