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Haïti : Le désarmement, une question essentielle, selon le chef de la MINUSTAH

P-au-P., 15 sept. 04 [AlterPresse] --- Le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies en Haïti, Juan Gabriel Valdès, considère le désarmement des anciens militaires et des groupes armés comme "une question essentielle".

S’adressant à la presse ce 15 septembre, Valdes a dit comprendre le processus de dialogue initié par le gouvernement avec les militaires démobilisés ces derniers jours, mais il a rappelé que ce dialogue doit inclure le désarmement.

Faisant allusion à plusieurs commissions mises en place par le gouvernement pour se pencher sur la question des anciens militaires, Valdes a fait savoir que « ce dialogue et ces commissions doivent inclure la question du désarmement comme une question essentielle ».

Valdes a relevé l’incompatibilité du dialogue et du maintien de leurs armes par ceux qui participent à ce processus. La communauté internationale « ne veut pas de la violence en Haïti » mais, tenant compte du mandat donné par le Conseil de Sécurité de l’ONU, « a un certain moment, nous allons confronter (affronter) les groupes qui conservent leurs armes », a affirmé le chef de la MINUSTAH.

Ce qui apparaissait comme un ultimatum donné par le gouvernement haïtien aux groupes armés, s’est vite mué ce 15 septembre en une simple invitation faite à ces derniers, alors que la confusion alimente la tension.

Une situation explosive a régné dans l’après-midi du 15 septembre au commissariat de Pétion-Ville (périphérie est de la capitale) où les policiers en alerte voulaient, ont-ils dit, prévenir une attaque des ex soldats pour libérer un proche, Jean-Claude Louis-Jean, qui a été arrêté.

En fin de soirée, le secteur était bouclé par un détachement de la MINUSTAH et l’ancien commandant des ex « rebelles », Guy Philippe, démentait au micro de Radio Métropole toute intention des anciens militaires de lancer une attaque contre la police.

« Il n’y a pas de date pour commencer ou mettre un terme au désarmement. Le désarmement est un processus », avait soutenu en début de semaine un porte-parole de la police haïtienne, la commissaire Gessi Comeau Coicou. Un revirement, qui traduit la difficulté du gouvernement à adresser le problème du désarmement qui constitue le talon d’Achille de l’équipe au pouvoir.

Le gouvernement hésite entre la carotte et le bâton face à d’anciens militaires qui continuent d’occuper des édifices publics dans diverses régions du pays. Parallèlement, il ne montre pas non plus de stratégie claire pour récupérer les armes illégales que détiennent encore divers groupes armés, dont des partisans de l’ancien président Jean Bertrand Aristide. [gp vs apr 15/09/2004 19:50]